Il ne fait aucun doute que le régime de Bachar al-Assad a sur qui compter pour le défendre dans la situation critique que traverse la Syrie, si on se fie aux déclarations d'un militaire de haut rang de l'armée iranienne, qui viennent conforter Damas dans sa position après le soutien de Pékin et Moscou, qui bloquent résolution sur résolution au Conseil de sécurité. Après avoir observé un silence sur la situation prévalant en Syrie, l'Iran est sorti hier de son mutisme en réaffirmant son soutien total à Damas par la voix du général Massoud Jazayeri, l'adjoint du chef d'état-major des forces armées iraniennes, qui a déclaré que son pays "ne permettra pas à l'ennemi d'avancer" en Syrie, même s'il ne voit pas la nécessité d'intervenir pour le moment. Cité hier par le quotidien “Shargh", le haut responsable militaire iranien a déclaré : "Pour l'instant, il n'est pas nécessaire que les amis de la Syrie entrent en scène, et notre évaluation est qu'ils n'auront pas besoin de le faire." La veille, le quotidien syrien “Al-Watan", proche du pouvoir, avait affirmé que l'Iran avait mis en garde la Turquie contre toute attaque en territoire syrien, affirmant que Téhéran ripostera "durement" pour venir au secours de son allié. Pour en revenir au général Massoud Jazayeri, "toutes les composantes de la résistance sont les amies de la Syrie, en plus des puissances qui comptent sur la scène internationale." "Nous déciderons, selon les circonstances, comment nous devons aider nos amis et la résistance dans la région. Nous ne permettrons pas à l'ennemi d'avancer", a-t-il ajouté. Il ne fait aucun doute que cette mise en garde vise les Etats-Unis, les pays occidentaux, mais aussi l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie, accusés par Téhéran, principal allié régional de la Syrie, de soutenir financièrement et militairement les rebelles syriens qui cherchent à faire chuter le régime du président Bachar al-Assad. De son côté, le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, avait appelé lundi soir son homologue suédois Carl Bildt pour affirmer que la situation en Syrie "allait vers un retour au calme". L'agence Irna, qui rapporté l'information, indique également que le ministre iranien des Affaires étrangères a souligné que "les pays amis de la Syrie et ceux qui veulent la paix et la stabilité dans la région doivent préparer le terrain à un dialogue entre le pouvoir et l'opposition". Sur le terrain, au moins quarante policiers syriens ont été tués, hier, dans une attaque armée visant deux commissariats dans le sud d'Alep, au nord du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Des groupes armés "ont attaqué deux commissariats de police à Salhine et Bab Nairab et au moins 40 policiers ont été tués durant les combats qui ont duré des heures", a indiqué Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH. Le chef du poste de police de Salhine figure parmi les morts, selon la même source. Par ailleurs, les groupes armés ont attaqué dans la nuit de lundi à mardi avec des roquettes RPG le siège du tribunal militaire, un poste de police et une branche du parti Baath, au pouvoir, dans le quartier de Salhine, au sud d'Alep, selon l'ONG. En outre, les combats ont repris à Damas, tombée de nouveau sous le contrôle de l'armée après une semaine d'affrontements à la mi-juillet. M T