Larbi Ould Khelifa, président de l'Assemblée populaire nationale (APN), vient de donner son accord de principe pour le lancement d'une caravane parlementaire qui va sillonner plusieurs wilayas du Sud afin d'examiner de plus près les difficultés et les problèmes soulevés par les populations locales. A l'issue d'une réunion de deux heures tenue mardi soir au siège de l'assemblée, durant laquelle M. Ould Khelifa a entendu et pris connaissance de tous les aspects de cette initiative proposée par une vingtaine de députés issus des wilayas du Sud, le président de l'APN a donné «son accord de principe verbal» et a demandé aux initiateurs «de déposer une demande écrite dans son bureau» portant sur un certain nombre d'explications afin de pouvoir lancer officiellement cette campagne. Cette campagne intitulée «La caravane de l'espoir» est une proposition formulée par une vingtaine de députés du Sud. La caravane sillonnera une quinzaine de wilayas du Sud : Adrar, Laghouat, Illizi, Tamanrasset, Ghardaïa, Tindouf, Ouargla, Béchar, Biskra, El Oued, Djelfa, Tiaret... «C'est un projet que nous avons préparé depuis longtemps. La situation au Sud est très critique. Problèmes d'emploi, crise de logement, sous-développement, marginalisation de la population sont autant de problèmes abordés quotidiennement par les médias et fortement déplorés par les populations locales qui lancent des cris de détresse tous les jours afin que les pouvoirs publics trouvent les solutions idoines. S'ajoutent à ces problèmes, qui sont à l'origine des souffrances occasionnées aux populations dans les autres wilayas, à des degrés moindres peut-être, d'autres problèmes d'ordre sécuritaire engendrés notamment par la situation qui a régné dans les pays voisins pendant plusieurs mois, voire même des années», nous affirme l'un des députés initiateurs de cette caravane. «Les régions du Sud ont leurs spécificités et leurs problèmes mais la situation a un peu empiré ces derniers temps en raison des développements dans les pays voisins», a-t-il ajouté. «La caravane a justement pour objectif d'aller dans ces régions pour examiner et diagnostiquer la situation de plus près en écoutant les populations, les acteurs de la société civile et surtout les jeunes qui parleront de leurs problèmes et de la manière dont ils perçoivent les solutions et leur avenir ainsi que celui de leurs régions», nous a-t-il confié. «Nous avons été élus à l'APN grâce aux voix de ces populations. Il est donc de notre devoir de revenir vers elles pour écouter leurs doléances et tenter de résoudre les problèmes dans lesquels ils vivent depuis longtemps, d'autant que ces problèmes qu'on pensait routiniers sont devenus une véritable source de gros problèmes (émeutes, saccages de biens, violences, rapts, menaces au niveau des frontières). Ces problèmes entraînent souvent des procédures judiciaires à l'égard des jeunes en quête de solutions. Le problème d'acharnement complique davantage la situation», a-t-il ajouté. «La caravane de l'espoir» n'a pas de couleur politique puisque ces initiateurs sont des députés indépendants et d'autres issus de plusieurs formations politiques avec un seul objectif, «sortir le Sud de sa situation de marginalisation» décriée par la population. Les députés comptent interpeller les membres de l'exécutif afin de faire avancer le travail entamé dans le cadre de cette initiative.