Plusieurs centaines d'anciens rappelés ont marché hier matin à Tizi Ouzou. Ils étaient donc très nombreux à répondre favorablement à l'appel à la marche. C'est l'action de protestation la plus importante depuis le début de ce mouvement à Tizi Ouzou. Dès les premières heures de la matinée, une marée humaine s'est amassée devant l'ancienne gare de la ville pour prendre part à la manifestation. Les manifestants sont venus de plusieurs localités de Kabylie et même de l'Algérois. La procession s'est, par la suite, ébranlée vers le siège de la wilaya. Les marcheurs ont sillonné les artères de la ville des Genêts en chantant des chansons patriotiques. Plusieurs banderoles ont été brandies par les anciens rappelés qui sont loin de baisser les bras tant que leurs revendications ne sont pas acceptées. «Où sont nos droits», «Repentis mieux que nous», peut-on lire sur quelques-unes des banderoles déployées. Dès que les anciens rappelés ont constaté la publication au Journal Officiel, dans son édition du 27 février 2013, la loi n°13-03 qui stipule que pour «les personnels militaires ou civils assimilés décédés ou blessés durant la lutte antiterroriste, leur prise en charge est déjà assurée dans le cadre d'un dispositif législatif et réglementaire mis en œuvre depuis 1993», ce qui veut dire que leurs revendications exprimée depuis plus de 2 ans ne sont pas reconnues, ils ont décidé de reprendre le chemin de la protestation. La seule nouveauté mentionnée, c'est l'examen de nouveaux éléments qui ouvrent probablement droit. «grâce aux efforts et aux sacrifices de tous les patriotes sincères dont les rappelés font partie, l'Algérie a retrouvé la stabilité et la paix. Pour que cette stabilité soit pérenne, il incombe à tous les responsables de notre pays de contribuer à l'édification d'un véritable Etat de droit qui puisse prémunir de tous les dangers et éviter que ses fondements soient ébranlés en remettant en cause tous les acquis et les sacrifices consentis jusque-là», dira l'un des initiateurs de la marche. Dans une déclaration rendue publique à l'issue de cette grandiose manifestation, les anciens rappelés du service national entre la période de 1994 et 1999 afin de faire face aux terroristes qui menaçaient les institutions, il est indiqué qu'«un Etat de droit passe par la reconnaissance des sacrifices et des droits de tous ceux et celles qui y ont consenti pour les intérêts supérieurs de notre pays. Les rappelés ne cesseront jamais de le réclamer et de revendiquer la satisfaction de la plateforme élaborée et portée à la connaissance de toutes les institutions du pays». Les représentants des anciens rappelés ont également adressé une missive au président de République, Abdelaziz Bouteflika. Ils l'ont exhorté à intervenir pour mettre fin à leur situation, notamment «ceux qui souffrent de maladies chroniques et les sans-emploi». Baba Si Ali, porte-parole de ce mouvement pacifique, nous a indiqué que d'autres actions de protestation seront prévues dans l'avenir immédiat. Il est à rappeler que les anciens rappelés de l'ANP, qui sont au nombre de 123 000 au niveau national, réclament l'intégration des années de service national dans le calcul de la pension de retraite, ainsi que l'intégration de ceux qui ont perdu leurs postes d'emploi durant leur devoir envers la nation. Ils exigent également l'octroi d'une allocation mensuelle, l'accès à l'emploi et au logement et surtout l'accès aux soins au niveau des infrastructures sanitaires de l'armée.