Le nouveau président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, a rendu hier matin une visite de courtoisie au groupe Media Temps Nouveaux qui comprend les deux quotidiens Le Temps d'Algérie et Wakt El Djazaïr ainsi que la chaîne de télévision Dzaïr TV. Accueilli par les responsables du groupe, il a pu visiter l'immeuble qui abrite les locaux des trois médias. Mustapha Berraf n'a pas manqué de nous dire qu'il a été impressionné par le site, notamment les étages réservés à la télévision avec leurs nombreux plateaux. «Franchement, je ne m'attendais pas à trouver pareil siège, a-t-il déclaré, ce que l'on a fait ici est tout à fait remarquable et honore le groupe Media Temps Nouveaux.» Le président du COA a bien voulu par la suite nous accorder l'entretien qui suit. «Une AG extraordinaire du COA aura lieu le 7 avril» Président, nous avons l'honneur de vous accueillir dans notre siège. C'est une occasion pour nous de nous entretenir avec vous du Comité olympique et du sport algériens. Vous revenez au COA après un intermède de 4 ans. Si on revenait sur les causes de votre départ à ce moment-là alors que vous sembliez bien parti pour être élu... C'est une histoire sur laquelle j'aurais préféré ne pas revenir parce que je pars du principe que ce qui a été fait appartient au passé. Mais comme vous semblez désireux d'en savoir plus, vous devez certainement vous rappeler qu'à cette époque-là il y avait entre le ministre de la Jeunesse et des Sports et moi des divergences de vue. J 'étais, en effet, sur le point d'être réélu pour un nouveau mandat mais voyant que cette élection pouvait mettre le ministre dans la gêne, j'avais décidé de me retirer de la course. J'avais estimé que si l'intérêt du sport algérien devait passer par mon retrait, il fallait que je me retire. Je m'étais dit qu'il fallait laisser le représentant du gouvernement, à savoir le ministre, choisir les hommes qu'il désirait de manière à ce qu'il travaille dans la sérénité. C'était comme ça que je m'étais retiré, en toute responsabilité et sans aucune contrainte ni pression. Quel regard portez-vous sur le travail accompli par celui qui vous a remplacé et que vous venez de remplacer, le professeur Rachid Hanifi ? Il faut que vous sachiez que j'ai pour le professeur Hanifi le plus grand respect. Vous me demandez de vous parler de son travail. C'est là une entreprise que je me refuse d'accomplir. Le président et le Comité exécutif du mandat précédent avaient été élus par une assemblée générale. C'est cette même assemblée générale qui a décidé, à une très large majorité, de rejeter leurs deux bilans, moral et financier. Je me contenterai donc de vous dire de vous référer au verdict de l'assemblée générale pour répondre à votre question. Le bilan financier avait été sérieusement critiqué par le commissaire aux comptes qui avait demandé un certain nombre de documents si le COA voulait lever les réserves qu'il a posées. Comment allez-vous faire pour régler ce problème ? Comme vous le dites, c'est un problème et un gros parce que nous sommes bientôt en avril et si d'ici juin nous ne parvenons pas à lever ses réserves, le COA pourrait aller vers une impasse sur le plan financier. Nous avons déjà entrepris des démarches auprès du commissaire aux comptes en vue de lever certaines contraintes. J'espère, avec le concours de tous, que nous parviendrons à rétablir cette situation pour le bien du COA. Justement le COA manque d'argent puisqu'il n'a pas reçu de subvention de la part de l'Etat pendant au moins deux ans du fait des divergences qui opposaient son ex-président à l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports. Pensez-vous possible que l'instance olympique puisse récupérer la totalité, du moins une partie de l'argent de ces subventions ? Je voudrais bien que ce soit faisable sur une simple décision. Tout n'est pas facile. Nous sommes en contact régulier avec les services du MJS pour voir comment surmonter cet obstacle et trouver une solution qui puisse contenter le COA. Il y a que je n'aime pas trop parler de subvention de l'Etat. Cela voudrait dire que le COA est statique et n'attend que l'aide de l'Etat pour fonctionner. Il va nous falloir retrousser nos manches et nous mettre à la recherche d'autres sources de financement. Il va nous falloir être très actifs sur le plan du marketing. Je ne vous cache pas que je suis optimiste parce que le COA a des partenaires historiques qui ne demandent qu'à revenir. Le COA se distinguait dans le passé par l'organisation de nombreuses manifestations comme la journée olympique, la semaine olympique du Sud, la course olympique ou la journée de l'environnement. Durant les 4 dernières années, elles ont, pratiquement, été occultées. Comptez-vous reprendre le cycle de ces manifestations ? Elles vont reprendre, notamment la semaine olympique du Sud. Je pense qu'elle pourrait se tenir durant le mois de novembre prochain parce que vous savez qu'il faudra choisir une période où les enfants seront en vacances. Cette semaine est très importante car elle est une source de prospection de jeunes talents pour les fédérations sportives. Nous sommes en train de voir s'il y a possibilité de voir cette semaine olympique être accueillie par la wilaya d'Illizi ou celle de Tamanrasset. Pour ce qui est de la journée olympique, sa date est arrêtée par le CIO et je crois qu'elle aura lieu en juin. Nous allons voir, vu le temps très court qu'il nous reste, si on ne pourrait pas la faire dans une wilaya limitrophe de celle d'Alger comme Blida ou Boumerdès. Le Comité exécutif du COA songe également à relancer la course olympique et la journée de l'environnement. Au mois de juin, l'Algérie sera engagée dans deux grandes manifestations sportives, à savoir tout d'abord les Jeux islamiques de Djakarta en Indonésie et les Jeux méditerranéens de Mercin en Turquie. Le COA va s'occuper de la préparation et de la participation à ces deux évènements. Ne pensez-vous que vous risquez d'être pris par le temps en matière de préparation ? Non parce que pendant que le COA était en pleine crise avec les dissensions entre le président et les membres du Comité exécutif, les directeurs techniques nationaux des fédérations concernées par ces jeux se réunissaient, régulièrement, avec les responsables du MJS pour faire une évaluation de l'état d'avancement de la préparation de nos athlètes. Nous venons de prendre le relais et nous allons continuer dans cette voie tout en restant associé au MJS. Pouvez-vous nous donner quelques détails sur la participation algérienne à ces deux évènements ? Pour les Jeux islamiques, qui se dérouleront en premier, on prévoit 14 sports en compétition avec quelque 140 athlètes. Le Comité exécutif a décidé de nommer Okba Gougam, le président de la Fédération algérienne de volley-ball et 3e vice-président du COA comme chef de la mission algérienne à ces Jeux. Il sera secondé par Abderrahmane Hammad, le président de la commission des athlètes au Comité exécutif du COA. Pour les Jeux méditerranéens, le chef de mission sera le président de la Fédération algérienne de natation, Ahmed Chebaraka. Il sera secondé par le président de la Fédération algérienne de cyclisme, Rachid Fezouine. Il y a une nouvelle direction du COA qui va travailler avec un nouveau ministre... L'essentiel est que les deux parties travaillent pour un seul et même objectif : la relance du sport algérien. Tous les deux aspirent à redonner à nos athlètes le goût de se battre et de vaincre. Au MJS, il y un ministre qui est un enfant du sport puisqu'il a été handballeur. C'est donc quelqu'un qui connaît le secteur dans lequel il évolue et qui comprend les choses liées au sport. Je suis persuadé qu'avec lui le COA saura trouver les réponses aux interrogations qu'il se pose car c'est quelqu'un qui sait se montrer sensible aux problèmes rencontrés par les sportifs. En tout cas, il peut être certain que le COA sera à sa disposition sur toutes les questions liées au développement du sport et de nombreux autres domaines. Que va devenir le Tribunal arbitral des résolutions des litiges sportifs ? Il est toujours opérationnel. Le jour de la passation des consignes avec l'ex-président du COA, j'ai trouvé une lettre de démission du président du TARLS. Je vous fais savoir que mon intention quand j'ai pris mes fonctions était de le rencontrer, mais cela n'a pu se faire puisqu'il a choisi de lui-même de démissionner. Le Comité exécutif du COA a donc décidé de nommer un nouveau président de cette structure, à savoir Khaled Graba, qui est un cadre supérieur de l'Etat, qui a déjà été président de fédération sportive. Il sera installé ce jeudi au siège du COA en présence de tous les présidents des fédérations sportives. Un dernier mot sur la représentante du sport féminin au sein du Comité exécutif du COA qui reste à désigner... Cela se fera le 7 avril prochain à l'occasion de la tenue d'une assemblée générale extraordinaire du COA. Je ne vous cache pas que notre vœu serait que les deux championnes olympiques en course pour ce poste soient toutes les deux intégrées au sein du Comité exécutif. Nous avons saisi pour cela le CIO qui nous a fait savoir qu'il ne verrait aucun inconvénient à ce que cela se fasse si tel est le désir de l'assemblée générale. Nous en profiterons pour désigner deux autres dames pour qu'elles soient intégrées dans l'AG du COA conformément aux directives du CIO.