Ammar Bentoumi, l'un des premiers avocats algériens aux côtés de Ali Boumendjel et Hocine Tayebi, ayant défendu les militants du PPA et du FLN devant les tribunaux français avant et durant la Révolution de novembre 1954 est décédé hier à l'âge de 90 ans.Né le 26 décembre 1923 à Constantine, Ammar Bentoumi s'est installé à Alger pour continuer ses études. Au baccalauréat, il avait eu une très bonne note en philosophie et voulait préparer une licence d'histoire, mais le militant Hocine Asselah qui était dirigeant du club de basket-ball du Mouloudia d' Alger dont il faisait partie le convaincra pour faire des études de droit afin de devenir avocat pour défendre les militants de la cause nationale. Devenu l'un des avocats du FLN, il est arrêté en 1958 et interné à la prison de Berrouaghia et au camp de concentration de Bossuet. Par la suite, il est libéré pour être assigné à résidence mais il réussit tout de même à fuir vers l'Italie en prenant (clandestinement) le bateau Le Sidi Ferruch. Il rejoindra la capitale Rome où se trouvait déjà le militant Tayeb Boulahrouf. Il partira par la suite en Tunisie où il est accueilli par M'hammed Yazid et Benyoucef Benkhedda. Après l'indépendance, il est nommé chef de cabinet de Rabah Bitat. Le défunt fut le premier ministre de la Justice de l'Algérie indépendante dans le gouvernement d'Ahmed Ben Bella. Une année après, il fut interné mais revient en 1965 en tant qu'avocat puis bâtonnier en 1971. Il était membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont été présentés le 4 mars 2009. Il était président de l'Association des juristes internationale démocrate (AJID). L'enterrement aura lieu aujourd'hui au cimetière Sidi M'hammed de Bouzaréah.