Le secteur de l'éducation, secoué depuis deux jours par une grève des enseignants du Sud, à l'appel des syndicats de l'Unpef, sera paralysé aujourd'hui par une grève nationale des directeurs, proviseurs et censeurs à l'appel du SNTE et de l'Unpef et des sit-in des autres corps. Des mouvements de contestation ont été aussi déclenchés dans certaines wilayas par des élèves qui dénoncent les mauvaises conditions de leurs études. C'est en quelque sorte un malaise général qui touche ce secteur dont les principaux acteurs, enseignants, intendants, proviseurs, censeurs, adjoints, conseillers et laborantins, dénoncent la non-satisfaction de leurs revendications. La réouverture du statut particulier des fonctionnaires du secteur portant le décret 12-240 amendant celui du 08-350, reste la principale doléance des contestataires. La non-satisfaction de cette doléance, formulée il y a plus d'une année, a créé un climat de tension et un sentiment de frustration dans les rangs des fonctionnaires du secteur. Il s'agit notamment de ceux exclus des modifications relatives notamment à la revalorisation de leurs salaires et la promotion de leur carrière. «Son ouverture reste la seule garantie pour résoudre les problèmes qui secouent le secteur», ont souligné les syndicalistes. Ainsi, alors que les wilayas du Sud sont déjà en grève, celles du Nord devraient rejoindre, donc, le mouvement aujourd'hui dans «une action nationale». En effet, 23 wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux ont participé à une grève de trois jours qui se veut cyclique. Les responsables des deux syndicats de l'éducation nationale : l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) et le Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), joints hier au téléphone, ont indiqué que le mouvement de protestation est «largement» suivi durant les deux premiers jours précisant qu'aujourd'hui, ils vont observer une grève nationale. Ils ont ajouté qu'au deuxième jour de grève, la wilaya de Saïda a rejoint le mouvement. La principale revendication des enseignants du Sud est, selon les deux syndicats, le calcul des primes spécifiques au Sud par rapport aux nouveaux salaires de base et le manque à gagner encore pour les fonctionnaires du Sud. Il est à noter que l'appel lancé par l'Unpef pour une journée de grève des personnels de l'éducation nationale «aujourd'hui» sera appuyé par la tenue de rassemblements devant les Directions de l'éducation des wilayas du pays. Plusieurs organisations syndicales nationales de l'éducation nationale ont adhéré à ce débrayage, à savoir le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) et le Conseil des lycées d'Algérie (CLA). En outre, le CLA, joint hier au téléphone, a fait savoir qu'un rassemblement général a été tenu hier dans la wilaya de Béjaïa pour débattre de la situation du secteur et de l'état d'avancement de leur plateforme de revendications. Le constat négatif établi par les participants les a poussés à manifester leur colère en prenant part aux actions de protestation, déjà annoncées par d'autres personnels du secteur. Par ailleurs, le CLA a ajouté qu'il n'est pas concerné par la grève d'aujourd'hui car un conseil national se tiendra «ce week-end» pour décider de la suite de l'action de protestation au cas où les décideurs feraient encore la sourde oreille. Il a fait savoir qu'une action de protestation sera programmée la semaine prochaine en fonction des décisions des assemblées générales qui vont se tenir la fin de semaine à Alger. Le SNTE a décidé de faire du 16 avril, la Journée nationale du savoir, «une journée de contestation». Les directeurs et les censeurs des lycées ne sont pas en reste puisqu'un mouvement de contestation de trois jours est programmé les 14, 15 et 16 avril. Il s'agit, entre autres, de la grève de tous les personnels du secteur et des sit-in à travers les directions de l'éducation prévus pour aujourd'hui.