Les manifestations se succèdent à Ouargla, l'une des plus importantes wilayas du Sud. Alors que dans la journée de mardi dernier, le chef-lieu de ladite wilaya a vécu au rythme d'une énième démonstration de force des chômeurs qui ont tenu un rassemblement pour dénoncer l'interpellation de deux de leurs concitoyens, hier ce sont des mécontents d'une opération d'attribution de logements qui sont sortis protester. Exclus de la liste des bénéficiaires, des dizaines de citoyens ont en effet investi le centre- ville de Ouargla. De leur côté, les forces de l'ordre n'ont pas tardé à intervenir, ce qui a conduit à des affrontements entre les deux camps. Affrontements que confirme d'ailleurs Mme Saida Benhabylès, ex-ministre de la Solidarité nationale et présidente de l'Association de solidarité avec la femme rurale qui a son siège à Ouargla. Contactée hier, Mme Benhabyles a mis l'accent sur la fréquence des manifestations, émeutes et autres débordement qui éclatent à chaque distribution de logements sociaux. «Ce qui s'est passé aujourd'hui (ndlr, hier) à Ouargla s'est déjà produit ailleurs, dans d'autres régions du pays. Les gens sont mécontents, dès lors que leurs noms ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires et investissent la rue pour manifester». Toutefois, il reste que la manifestation qu'a vécue la ville de Ouargla s'est accompagnée d'incidents violents, entre autre le saccage de bureaux de la daïra qui ont été par la suite incendiés, selon d'autres sources concordantes. Pour faire face à une foule en délire, les forces de l'ordre ont eu recours à l'utilisation massive de gaz lacrymogènes, précise-t-on de mêmes sources. Les protestataires ont été d'autant plus contrariés, selon les mêmes sources, qu'ils ont constaté que la majorité des bénéficiaires de logements attribués par l'APC sont «des personnes étrangères, notamment des jeunes filles». Pour rappel, les deux chômeurs interpellés mardi dernier dans la même ville ont été relâchés, nous apprend Saïda Benhabylès. Cette interpellation a été suivie par la tenue d'un rassemblement initié par les animateurs de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs.