Un homme se retire de la société et vit en communion avec un poisson ! Mutisme, monde du silence, solitude, une ambiance sonore qu'on découvre en interaction avec l'eau, les profondeurs et… un rapport à la sexualité, sans doute commune à tous les cinéastes du monde arabe. Ala Eddine Slim, producteur du film Fondou, de 14 minutes, provenant de la toute proche Tunisie, affirme que «nos films circulent bien ; ils ont été en Iran, en Jordanie, en Tunisie, en France puis en Algérie». Tourné en six jours dans un seul lieu, «un lieu qui n'existera plus puisque le projet d'une nouvelle ville dans le style émirati va se réaliser», précisera le producteur. La barque, toucher le fond de l'eau et donc le fond de soi, puis revenir à la surface avec un nouveau visage : «Un jeu qui a rapport à la sexualité», selon Rachid Dechemi, responsable de ces journées. La sexualité revient comme un leitmotiv dans le cinéma arabe et même dans ces journées puisqu'on a vu cette plongée dans le bocal pour le cas du film Fondou. Le trait d'union demeure la sexualité vécue au XXIe siècle encore comme une frustration, un vide sexuel, intervient encore Dechemi, qui rappelle le cas du Japon où le pantalon chez la femme prolonge son corps effilé. Le film Goulili de Sabrina Draoui a eu ses disputes dans la salle lors du festival de Carthage, en Tunisie, où les femmes se sont levées pour protester contre le fait d'être comparées à des flacons de parfum. La nouvelle vague du cinéma algérien proviendrait, selon Dechemi, de K. L. Benaïssa avec son court métrage Sektou, «une nouvelle traduction de la thématique algérienne à travers le cinéma». Ce film a été diffusé dans le cadre des journées du court métrage de Blida qui a été clôturé jeudi 23 janvier.