Les coups de feu tirés dimanche contre des carabiniers devant le siège du gouvernement peuvent être considérés "comme un acte isolé", "le geste criminel tragique d'un chômeur qui voulait se suicider", a affirmé le nouveau ministre italien de l'Intérieur, Angelino Alfano. M. Alfano a souligné devant la presse que "la situation générale de l'ordre public même après cet incident ne suscite pas de préoccupations", tout en indiquant que "la surveillance des objectifs à risque a été renforcée". Un homme bien habillé a tiré à l'improviste sur des carabiniers en faction devant le Palais Chigi, le siège du gouvernement, au moment même où les ministres du nouveau gouvernement d'Enrico Letta prêtaient serment. Deux carabiniers ont été blessés, l'un au cou, l'autre aux deux jambes et l'agresseur, un Calabrais de 49 ans, souffre de contusions après avoir été jeté au sol par les forces de l'ordre alors qu'il tentait de s'enfuir. Selon le ministre qui s'est rendu au chevet des deux carabiniers blessés, les médecins réservent leur pronostic pour celui qui a été blessé au cou alors que les conditions du deuxième n'inspirent pas d'inquiétude. Selon lui, l'auteur des tirs Luigi Preiti a "manifesté, tout de suite après, l'intention de se suicider mais il a affirmé n'y être pas parvenu car son chargeur était vide". Le ministre a indiqué que "six coups ont été tirés". Selon M. Alfano, le conseil des ministres qui s'est réuni pour la première fois dimanche après l'incident a "exprimé par la voix d'Enrico Letta sa solidarité la plus profonde et sa proximité à l'égard des carabiniers". Les médias italiens ont indiqué que l'auteur des tirs est un maçon au chômage qui avait quitté sa Calabre natale pour le Piémont il y a 20 ans. Le maire de Rome Gianni Alemanno a parlé du "geste d'un déséquilibré" mais la famille et les voisins de M. Preiti ont nié toute pathologie psychique. Il s'était séparé il y a deux ans et demi de sa femme et traversait des difficultés économiques. Il était retourné en Calabre pour vivre chez ses parents à Rosarno, laissant dans le Piémont sa femme et leur fils de 10 ans. Selon certaines sources, il se serait mis récemment à jouer au vidéopoker, accumulant des dettes. Selon des enquêteurs cités par l'agence Ansa, M. Preiti était arrivé samedi soir à Rome avec l'intention d'accomplir "un geste éclatant", et logeait dans un hôtel. Il détenait illégalement l'arme qu'il a utilisée, un pistolet Beretta semi-automatique de calibre 7,65.