Les syndicats de l'éducation ne lâchent pas prise et persistent dans leur démarche protestataire. Ils se disent déterminés à maintenir «la pression sur les pouvoirs publics tant qu'il n'y a pas de prise en charge sérieuse et efficiente de leurs revendications qui restent en suspens». L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) entend reconduire sa grève cyclique de trois jours, à partir de dimanche, dans le Sud et les Hauts Plateaux en signe de contestation «contre la politique de la fuite en avant adoptée par les pouvoirs publics». Elle se réfère dans ce cadre à l'instruction donnée par le Premier ministre concernant l'attribution de la prime de zone pour les travailleurs du Sud qui, estime-t-elle, n'a fait qu'attiser la colère au sein des 200 000 fonctionnaires exerçant dans ces zones enclavées. «La preuve, dira le président du syndicat, Sadek Dziri, est dans la hausse du taux d'adhésion au mouvement le dernier jour de la grève (avant-hier ndlr) où d'autres établissements ont rejoint notre mouvement juste au lendemain de l'annonce de la décision ministérielle.» En plus de ce débrayage reconductible, le syndicat a procédé au boycott de certaines matières des épreuves de BEM, dont l'éducation sportive. Une démarche que soutient le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) qui renouvelle son appel pour une grève de trois jours à partir de dimanche qui paralysera tous les établissements du secondaire dans 23 wilayas du Sud, des Hauts Plateaux et des Aurès. Pour sa part, le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels du secteur de l'éducation (SNCCOPEN) menace de boycotter les examens du BEM et du bac si la tutelle ne l'invite pas au dialogue dans le cadre des réunions bilatérales. Pour trancher, une réunion d'urgence est prévue le 15 mai, a indiqué Ali Bahari, président du SNCCOPEN. En revanche, la décision de boycott a été prise par la commission des directeurs et censeurs des lycées. Ce corps qui réclame la révision du décret 12-240 portant statut particulier des fonctionnaires de l'éducation, suspendront toutes les taches administratives liées aux examens de fin d'année. Dénonçant la «stérilité» du dialogue qu'il a eu avec les responsables du ministère, le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) adhère via la Coordination nationale des enseignants et professeurs du fondamental (CNEPF), au rang des syndicats appelant au boycott. Ces enseignants, rejetant la politique des deux poids et deux mesures suivie par la tutelle, refusent d'assurer la correction et la surveillance des examens officiels. Seule la satisfaction des revendications «urgentes» pourraient, nous a indiqué Abdelkrim Boudjenah, président du SNTE, les faire revenir sur leur décision. Ainsi, selon lui, la balle est dans le camp du ministère.