Cette information intervient au lendemain de l'arrestation, vendredi, par les autorités espagnoles, d'un groupe de 16 personnes. Vingt extrémistes afghans projettent de se rendre en Europe avec de faux papiers pakistanais, ont averti les services de renseignement allemands, a rapporté, hier, le Bild, un journal allemand à grand tirage. Il s'agirait de sympathisants du chef de guerre afghan, Gulbuddin Hekmatyar. Toujours selon ce quotidien qui cite des sources proches des services de renseignement, «les commandos de la terreur» font route vers l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et la République tchèque via l'Emirat de Bahreïn. Cette information, non encore confirmée par les autorités allemandes, intervient au lendemain de l'arrestation vendredi par les autorités espagnoles d'un groupe de 16 personnes présumées liées au réseau Al-Qaîda qui préparaient des attentats chimiques. Depuis les attentats du 11 septembre ayant ciblé les Etats-Unis, l'Europe semble enfin prendre conscience du danger du terrorisme. Mais surtout de la menace que pourraient constituer les groupes intégristes sur son territoire. Depuis plus d'une année, ce continent ne lésine pas sur les moyens pour démanteler et pourchasser ces groupes intégristes qui ont bénéficié, paradoxalement, longtemps de la protection sur son territoire, au nom des principes des droits de l'Homme. Mais aujourd'hui, les données ne sont plus les mêmes, et quand l'Europe se sent menacée, ce prétexte n'apparaît plus comme une contrainte. La fin justifie les moyens et la sécurité de l'Europe passe avant «tout principe universel». Cette campagne menée en Europe, même si elle a permis d'affaiblir les bases arrière du terrorisme international, suscite des appréhensions au niveau des différentes organisations des droits de l'Homme, mais aussi de la part de certains observateurs avérés qui mettent en garde les capitales internationales contre les retombées de cette campagne. La dernière réaction est venue par la voix du secrétaire général de l'ONU M.Kofi Annan qui a appelé les Occidentaux «à ne pas faire l'amalgame entre les musulmans et le terrorisme». Dans ce même chapitre, un animateur d'une radio bruxelloise, dont les programmes s'adressent à un auditoire musulman, a été arrêté vendredi à Bruxelles pour avoir «relayé sur antenne des appels à la haine visant les non-musulmans». L'animateur est considéré comme disciple de l'imam Abou Hamza Al-Masri qui prêche dans une mosquée londonienne. Notons que le ministre de l'Intérieur Antoine Duquesne a dénoncé l'année dernière les positions «parfois extrêmes» de certains animateurs véhiculant des messages incitant à la haine.