Il accusera les régimes et gouverneurs arabes de trahison. La venue de Abdallah Djaballah à Lakhdaria entre, selon les membres du bureau de wilaya d'El-Islah, dans un programme de campagne contre la menace américaine de frapper l'Irak. Le choix de la ville de Lakhdaria obéit, toujours selon les organisateurs à des impératifs d'emploi du temps du cheikh et de ses accompagnateurs, en l'occurrence une dizaine de députés du mouvement, mais aussi à la symbolique qui caractérise cette ville et ses alentours, longtemps sous le joug de la hogra, mais qui n'a jamais abdiqué. Le meeting qui s'est déroulé dans la salle Jarah, a drainé la foule. Le premier responsable saisira cette occasion pour fustiger la direction de la Maison-Blanche, qui montre sa rancune contre les Arabes et surtout les musulmans. «La preuve est maintenant faite que Bush cherche à combattre notre religion», dira Djaballah. Les prétextes utilisés ne cachent pas la volonté du gendarme du monde d'agenouiller le peuple irakien et, à travers lui, le monde musulman. Derrière cette obstination à pénaliser le peuple, ces mêmes Américains cautionnent les crimes de Sharon et de ses sbires. Cette double position se justifie, selon Djaballah, par la rancune entretenue par les Occidentaux vis-à-vis de l'Islam. L'histoire, appelée en renfort par l'intervenant, montre, à travers des décennies que la guerre des croisades continue. Se référant toujours à l'Islam, Djaballah accusera les régimes et gouverneurs arabes de trahison, mais prédira une défaite sanglante des toughats. Le point fort de ce meeting sera marqué quand le conférencier remémorera les fondements principaux du bon musulman dont le plus important reste le djihad. «Nous sommes des pacifistes, mais nous n'accepterons jamais l'humiliation ou l'atteinte à nos valeurs.» Avant de se diriger vers la salle Jarah, le premier responsable du mouvement arrivé à Lakhdaria à 9h55 visitera le siège de l'APC où le président d'obédience El-Islah expliquera les difficultés de sa commune. Ne disposant que de 10 milliards de centimes de budget annuel, la commune souffre de l'exode massif des populations limitrophes. Comptant plus de 70.000 personnes, la commune reste un refuge sur tous les plans aux populations des autres communes encore plus démunies. Le responsable du mouvement Islah recommandera aux élus la transparence, et l'équité dans la gestion. Il demandera aussi de se départir de tout sentiment partisan et de travailler avec l'ensemble des composantes de la société sans exclusive.