Pas moins de 42 islamistes, appartenant au réseau de soutien des GIA, ont été jugés, en début de semaine à Paris. Ces terroristes ont été accusés de trafic de faux-papiers et impliqués dans l'acheminement des armes, à travers la ville de Marseille, pour les terroristes en Algérie. Cela après la condamnation, toujours en France, de deux autres terroristes extradés de Bosnie en avril dernier. Il s'agit de Saïd Otmane (Marocain) et Zohir Choulah (Algérien). Suite à ces arrestations intervenues en France, la police de Leicestershire (au centre de l'Angleterre) devait examiner l'extradition d'un second algérien, Amar Makhnoulif, alias Abou Doha, surnommé «le docteur». Il a été arrêté en juillet à Heathrow. Il est accusé d'avoir projeté, avec l'intégriste Ben Laden, un attentat contre l'aéroport international à l'occasion du nouvel an 2000. La chasse aux terroristes islamistes s'intensifie, également, en Espagne qui révise sérieusement sa stratégie après les attentats du 11 septembre aux USA. Hier, le journal espagnol El Pais a rapporté que plus de 200 personnes d'origine arabe, soupçonnées d'être liées à dix-sept organisations terroristes, sont étroitement surveillées par la police. Pour ces terroristes, ajoute le journal, l'Espagne constitue un refuge à mi-chemin entre leurs bases et l'Europe. El Pais souligne également qu'en Espagne, où ils ont, semble-t-il, convenu de ne pas agir, ils recrutent des militants pour la plupart des marginaux au chômage. Le 26 septembre dernier, six islamistes algériens, constituant une cellule dormante du Gspc, ont été arrêtés. Le journal rappelle aussi l'arrestation en juin à Alicante (Sud-Est) de l'Algérien Mohamed Bensakhria. Il est considéré par la police ibérique comme un lieutenant de Ben Laden en Europe. Il a été extradé à la mi-juillet vers la France, suite à l'émission d'un mandat d'arrêt international par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière. Toujours dans le cadre de cette enquête qui déborde largement les frontières des Etats-Unis, les services de renseignement américains estiment que les attentats du 11 septembre ont été préparés en Allemagne. Selon le New York Times, les services de renseignement allemands ont fourni à l'enquête des informations clés en rapportant des conversations saisies entre des partisans de l'intégriste Ben Laden. Mais le ministre de la Justice américain a mis en garde contre d'autres cellules terroristes qui pourraient être prêtes à mener de nouveaux attentats, notamment en cas de représailles militaires. Par ailleurs, le Premier ministre britannique a assuré, hier, détenir des preuves incontestables sur l'implication de Ben Laden. «J'ai vu des preuves absolument fortes et incontestables de ses liens avec les attentats du 11 septembre», a-t-il déclaré.