Dans les pays nantis comme les Etats-Unis où la majorité de la population jouit d´un revenu confortable et de tous les avantages matériels que l´organisation sociale peut mettre à disposition, le plus grand drame que peut vivre un citoyen modeste , c´est la perte de son travail. C´es tout son statut, ses projets d´avenir pour lui et pour sa famille qui fichent le camp. C´est un drame terrible. C´est pour cela que les films sur la perte d´un gagne-pain sont rares aux Etats-Unis. Hollywood évite soigneusement les sujets qui peuvent fâcher l´establishment comme les délocalisations ou la lutte syndicale. Alors les scénaristes inventent d´autres peurs comme l´invasion des extraterrestres, le retour des morts-vivants, les vampires du désert, la chute d´un astéroïde géant, le réveil des dinosaures ou d´un volcan, les abeilles qui tuent, les oiseaux qui attaquent ou, suprême danger, le chantage à la radio-activité ou au virus..., chantage effectué bien entendu, par un groupe terroriste venu du Moyen-Orient. Mais s´il y a bien un thème récurrent et qui horrifie une bonne partie du public américain, c´est bien le tremblement de terre. Ce phénomène naturel, bien plus que les tornades, terrifie les populations non seulement parce qu´il est imparable, imprévisible, mais parce que l´Etat le plus riche des USA, où sont concentrés la majorité des industries cinématographique, est situé sur une faille de la croûte terrestre: la faille de San Andreas. C´est une zone d´une grande sismicité qui a déjà détruit San Francisco en 1906 et secoué Los Angeles bien des fois. Mais les spécialistes des séismes prévoient pour un avenir proche une secousse d´une grande magnitude qui bouleverserait le paysage de la région, détacherait la côte californienne du continent et causerait bien entendu, des dégâts matériels et des pertes humaines très importantes. Mais en attendant The Big One, Hollywood prépare psychologiquement le public à une telle éventualité. Après un premier film réalisé, il y a près d´un quart de siècle, avec Charlton Heston dans le rôle principal, un film assez réaliste en somme avec des trucages assez modestes, un téléfilm de trois heures sur ce thème a été programmé par M6. Mais là, on a eu droit à toutes les exagérations possibles et à tous les poncifs. D´abord, il ne s´agit pas d´une secousse unique, mais de plusieurs secousses qui commenceraient dans l´Etat de Washington (Seattle), pour aboutir en Californie. Les tremblements sont interminables, les tours n´arrêtent pas de s´écrouler, le béton de craqueler et les pylônes de s´abattre dans des gerbes d´étincelles spectaculaires. Au pays de l´Oncle Sam, quand il y a un séisme, le courant continue à passer et le téléphone fonctionne toujours. Le chef de l´Etat, le gouverneur, le sismologue, tout le monde laisse ses problèmes personnels de côté pour essayer d´éviter le grand tremblement. Une bombe nucléaire militaire souterraine est prévue. On aura tout vu!