Dans toutes les sociétés, occidentales ou autres, le statut de la femme n´a cessé de connaître une évolution depuis plus d´un siècle, surtout à partir du fameux mouvement des suffragettes qui est parti des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne à la fin du XIXe siècle. Des luttes subsistent encore ça et là dans toutes les sociétés pour que la parité homme-femme s´accomplisse dans tous les domaines, politique ou économique...mais il n´y a pas que dans les pays du Sud que les femmes sont maltraitées: dans les pays du Nord, malgré une législation claire et progressiste, des îlots d´exploitation et de domination des femmes subsistent. Il faut surtout citer les milieux marginaux des sectes religieuses ou dans les couches où le conservatisme est la règle de vie. La télévision algérienne a eu le mérite de programmer un téléfilm américain assez éloquent sur la situation de certaines femmes américaines dans les milieux assez fermés du sud des Etats-Unis. Alors que le statut de la femme américaine passe, pour des raisons historiques, pour le plus avancé dans le monde dans le sens de la protection du sexe faible, nous sommes amenés à vivre dans l´intimité d´une famille américaine d´origine suédoise. Le mari, Anders, est un barbon, très protestant, rigoriste, ségrégationniste, ascète et pingre. Son épouse est une femme délicate mieux conservée que l´époux : elle est d´une nature sensible, compose des chansons et donne des leçons de piano pour arrondir le maigre pécule que son Harpagon de mari consent à lui sacrifier chaque semaine. Le drame se déclenche quand Inga, la pianiste laisse par inadvertance la perruche de son époux s´échapper. Choqué, le vieil homme n´ayant pu récupérer le volatile, rend son dernier soupir non sans avoir laissé un testament qui laisse la veuve sous la tutelle de son gendre, un être aussi abject et aussi égoïste que le défunt. Déçue, la veuve va s´inscrire dans une excursion organisée par une association qui tente de grouper toutes les solitudes de la région : veufs, veuves, célibataires enfin, tous ceux qui ont perdu l´âme soeur ou qui ne l´ont jamais trouvée... Un car, rempli de fêtards et de bons vivants va sillonner le Sud des USA, The sun belt. C´est une occasion d´ailleurs pour le réalisateur américain de donner une image positive de l´état des routes américaines, de la beauté des paysages où la terre est travaillée d´une manière rationnelle. mais c´est surtout la psychologie des personnages du film qui sera mise en évidence. Tel l´oiseau échappé de sa cage, la veuve va petit à petit briser les chaînes immatérielles qui la reliaient à la morale contraignante de son milieu familial. Les détails les plus sordides de la vie quotidienne ne manqueront pas d´être soulevés. Finalement, la veuve finira par trouver l´âme soeur, grâce surtout à une société bien organisée.