Professionnalisation de l´armée avec une généralisation des métiers de militaire ou professionnalisation dans l´armée, selon les armes, avec la professionnalisation des parades. Cellules de prévention dans la gendarmerie, police de proximité lancée par la Dgsn, réformes au sein de la justice. Ce sont autant de réformes dans les zones d´activité régalienne de l´Etat qui ont échappé à un débat coordonné alors qu´elles devraient intéresser aussi bien la classe politique que la société. Et pourtant, elles sont parties intégrantes des réformes des missions des institutions de l´Etat. Si alors la politique de défense, la politique extérieure et la politique de sécurité intérieure ne fournissent pas l´opportunité de créer un consensus entre les forces politiques, comment alors pouvoir renforcer le lien entre le peuple et les institutions qui sont chargées de le protéger du moment que les partis politiques sont censés exprimer les préférences populaires et qu´ils ont apparemment déserté ce terrain? D´abord, quelles réformes et avec quel objectif? Le préalable aux réformes est une doctrine de sécurité dans laquelle sont formulées les stratégies. Le préalable à ce préalable est le projet politique pour la police indispensable pour fournir l´orientation politique à toute stratégie policière de gestion de ses relations avec la société avec un maximum d´efficacité. Mais l´efficacité ne relève pas tant de la modernisation des forces de police si en amont, il y a une politique génératrice d´une délinquance généralisée, des réglementations qui ont permis une explosion du phénomène de la prostitution, plus pratiquement dans les zones côtières et on sait qu´autour de ce phénomène se développent d´autres types de criminalité. Les enjeux de sécurité ne sont donc pas à gagner par les seules forces de police et de gendarmerie, si dans les zones rurales il n´y a pas une contractualisation des relations entre les communes, les chefs de daïra et la gendarmerie et idem dans les zones urbaines avec la police. En ce qui concerne la tranquillité publique, les menaces qui pèsent sur les moeurs dans la commune, il y a l´indispensable intégration des présidents d´APC qui peuvent reposer sur leur légitimité pour apporter la collaboration des populations aux forces de sécurité. La police et la gendarmerie sont certes les pièces maîtresses de la sécurité, mais à elles seules, elles ne suffisent pas en tant que réponses à toute l´insécurité, d´où la nécessité d´un projet politique qui intègre les élus dans le champ de sécurité, qui définit leurs nouvelles attributions ainsi que les différents niveaux de la prise en charge des responsabilités dans la sécurité. Quels sont les différents partenaires pour la sécurité dans un contexte où la loi a prévu la privatisation dans le champ de la sécurité tout en en excluant les présidents d´APC?