L'Algérie compte investir dans le raffinage Après Béjaïa et Aïn Témouchent, le projet a été encore délocalisé à Tiaret. Les voies qui montent vers le mégaprojet d´une raffinerie de pétrole sont impénétrables. En effet, après le choix arrêté en 2005 pour l´implantation d´une raffinerie à El Kseur (wilaya de Béjaïa) et celui porté sur Béni Saf (w. Aïn Témouchent), tous deux liés aux conditions environnantes favorables à ce type d´investissement, voilà que le lieu d´implantation de la plus grande raffinerie d´Algérie, prévu dans la wilaya de Tiaret, est encore à l´étude. Ce projet devant être opérationnel en 2014 avec une capacité de raffinage de 15 millions/tonnes/an. Ainsi l´Algérie compte investir dans le raffinage pour tirer le meilleur profit de ses ressources pétrolières. Le ministre de l´Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a affirmé lundi que le choix du lieu de la construction de cette usine dépendra essentiellement «de considérations économiques et stratégiques.» Le ministre, qui s´exprimait ainsi, lors de la présentation d´un état des lieux de son secteur aux membres de la commission économique de l´APN, a toutefois précisé que «si l´option d´importation de brut est retenue, la raffinerie ne sera pas construite à Tiaret à cause des surcoûts qui seraient induits par de lourds investissements dans les pipes pour acheminer le pétrole des ports vers cette wilaya». En mai 2008, le P-DG de Naftec, Akli Remini, avait indiqué au cours de la 1èr Conférence internationale sur le raffinage, organisée à Alger, que l´objectif de l´Algérie était de «parvenir à traiter dans quatre ans 50% de la production nationale de pétrole brut». Il avait précisé que «la production nationale des produits raffinés sera portée à 27 millions de tonnes en 2014,» alors que la moitié de la production était exportée. Pour lui, la production de l´Algérie devrait connaître une croissance substantielle avec la récente entrée en production des raffineries d´Adrar (12.000 barils/jour) et de Tiaret (300.000 b/j), celle-ci sera opérationnelle en 2013, qui viendront s´ajouter à celle de Skikda (100.000b/j). «Cette croissance des produits raffinés permettra de satisfaire largement le marché local et exporter des excédents importants,» avait-il alors assuré. Pour rappel, sur ces chemins qui montent vers une mégaraffinerie, en 2009, sa construction avait été annoncée, pour la première fois, à El Kseur (w. Béjaïa) qui présente moult avantages comme l´existence d´une infrastructure portuaire des plus développées dans le pays, d´une voie ferrée fonctionnelle doublée aujourd´hui d´une autoroute, d´une université scientifique et surtout d´une disponibilité suffisante d´eau. Ce projet, d´un milliard de dollars, permettra la création de quelque 4000 emplois directs et 10.000 indirects sans compter les répercussions socio-économiques sur la région dont la création de nombreuses PME de sous-traitance. Après Béjaïa, le choix d´implantation de la future raffinerie, a été porté sur Aïn Témouchent et enfin sur Tiaret. Il faut dire que cette région ne dispose ni de port, ni d´université scientifique, ni suffisamment d´eau pour un tel projet. Selon le ministre, l´Algérie gagnerait «à importer le pétrole qu´elle va transformer en bitume dans cette raffinerie, car le pétrole produit localement, réputé être le meilleur brut au monde, lui rapporte plus à l´exportation.» Sans exclure donc la probabilité d´implanter cette usine à Tiaret si le brut utilisé est produit localement, le ministre a reconnu le retard accusé dans le développement de l´industrie du raffinage en Algérie. Il a indiqué que son secteur travaille pour atteindre 45 à 50 millions/tonnes de brut raffiné en 2014. Par ailleurs, le ministre a rappelé que le plan quinquennal 2010-2014 pour le secteur de l´énergie prévoit une enveloppe de 4400 milliards/DA, dont 77% seront consacrés au développement de l´exploration et de la production des hydrocarbures.