«L´enfant étant un sujet vulnérable, il doit bénéficier d´un traitement spécial, au vu des conditions psychosociales dans lesquelles il vit d´une part, son jugement doit être avant tout une alternative à sa réinsertion dans la société, sans pour autant aller vers la banalisation de son délit d´autre part.» C´est ce qui a été affirmé par les participants à la journée d´étude régionale sur la thématique du droit de l´enfant et la justice selon les règles des Nations unies, organisée, jeudi, par la cour de Annaba. Une rencontre à laquelle ont pris part des juges pour mineurs, représentant toutes les wilayas de la région Est du pays, des psychologues et représentant des Nations unies, la déléguée de l´Unicef, Mme Doria Merabtine. Dans leurs communications, les intervenants se sont accordé à soutenir que les enfants sont lésés par l´environnement juridique. «Les enfants qui commettent des délits ou autres actes malveillants sont des victimes de l´environnement et de leur milieu immédiat», a estimé le sous-directeur de l´exécution des peines auprès du ministère de la Justice. S´exprimant en marge des travaux de la journée d´étude, M.Djamel Feloussi a insisté, dans ce cadre, sur la nécessité de «promouvoir le traitement des affaires liées à la délinquance juvénile», expliquant que la justice des mineurs est une justice «rééducatrice, préventive et non répressive». Il a mis l´accent, dans ce contexte, sur l´objectif de cette journée d´étude qui vise à «améliorer le traitement et le suivi des mineurs en conflit avec la loi ou en danger moral». Pas moins de 132 magistrats représentant neuf cours de justice couvrant 11 wilayas de l´Est, ont pris part aux travaux de cette rencontre aux côtés d´experts nationaux et d´une représentante du Fonds des Nations unies pour l´enfance (Unicef). La nécessité d´accorder «une importance accrue au remède et non à la sanction» dans le traitement des cas de délinquance juvénile a été fortement soulignée par la plupart des intervenants qui ont estimé que ce type de rencontres leur permet «d´échanger et de débattre des points de vue dans la perspective d´améliorer les prestations en matière de prise en charge des affaires liées à la délinquance juvénile». Dans cet ordre d´idées, la représentante de l´Unicef à Alger, Mme Doria Merabtine, a estimé que l´enfant doit bénéficier d´un «traitement spécifique et de garanties procédurales du fait qu´il est différent de l´adulte au double plan de l´immaturité cognitive et psychosociale», mais possédant un grand potentiel de réhabilitation. L´intervenante a rappelé, dans ce cadre, les principes onusiens et les conventions internationales relatives aux droits de l´enfant et à la justice des mineurs. L´évaluation de la justice des mineurs en Algérie, avec «ses points forts et points faibles», la rééducation des mineurs délinquants par le biais de la formation, la prévention et la sensibilisation des enfants contre les fléaux sociaux, ont été, entre autres, les questions débattues, lors de cette journée d´étude organisée par le ministère de la Justice. En somme, la législation algérienne doit être adaptée aux conventions et aux résolutions internationales, l´Unicef en l´occurrence. Par ailleurs, 12 mineurs sont placés en détention, pour avoir commis des crimes crapuleux, apprend-on auprès du procureur général près la cour de Annaba, qui explique leur détention. «Ils ont commis des homicides, leur mise en détention est une protection contre les parents des victimes, et c´est là leur droit à la protection. Notons que cette rencontre est la deuxième du genre, après celle organisée au centre de Zeralda, en attendant une troisième, qui se tiendra dans les prochains jours dans l´Ouest».