L'enfant n'est pas assez bien protégé et il est victime de la société Les enfants ont des droits. On ne doit pas les considérer comme des adultes. Même lorsqu'ils commettent un délit, on ne doit pas les condamner ou les emprisonner. «On n´a pas le droit de condamner un enfant quel que soit le délit qu´il aura commis», a déclaré le docteur Kamel Filali, ancien membre de la commission des droits de l´enfant, à l´ouverture du séminaire régional sur la justice des mineurs dans les pays arabes, qui a débuté hier à l´hôtel Safir Mazafran de Zéralda. Analysant la situation prévalant dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, l´orateur a précisé qu´aucun enfant n´a été exécuté dans cette région en dépit des difficultés économiques et politiques auxquelles elle est actuellement confrontée. Sans les citer, docteur Kamel Filali dénonce ces pays qui ont concocté des lois scélérates rendant l´enfant pénalement responsable dès l´âge de sept ans. Dans nombre de pays, on s´est entendu pour qu´un enfant ayant commis un délit ne soit traduit devant les tribunaux qu´à l´âge de douze ans. Certains ont trouvé la parade en repoussant la sentence jusqu´à la majorité avant de l´exécuter. Ce sont les pays européens, ceux-là même qui prétendent défendre les droits de l´homme en essayant de nous donner des leçons de morale et de justice, qui ont fait un pied de nez à l´enfant et à l´innocence en le traînant, toute honte bue, devant les tribunaux comme un vulgaire criminel. Des pays militent carrément en faveur de la révision de l´article 40 de la loi en proposant de porter l´age de l´enfant pénalement responsable à quinze ans, voire plus. Fatma Zohra, avocate, membre de la commission africaine des droits et de la protection de l´enfant, abonde dans le même sens estimant que l´enfant n´est pas assez bien protégé et qu´il est victime de la société et des adultes qui, faisant fi des lois en vigueur, n´hésitent pas à l´exploiter en le faisant travailler et en lui confiant des tâches très dures et très éprouvantes. La représentante régionale de l´Organisation mondiale de la réforme pénale, Mme Taghrite Djaber, a affirmé, pour sa part, qu´elle est contre l´emprisonnement des enfants qui est un acte indigne et injuste. Afin de sensibiliser l´opinion et lui faire toucher du doigt certains points sensibles, la directrice régionale a évoqué la peine de mort et plaide en faveur de son abolition dans tous les pays. Intervenant à son tour à l´occasion de ce séminaire, le directeur général de l´administration pénitentiaire et de la réinsertion, Mokhtar Felioune, a indiqué que 600 enfants mineurs sont actuellement en détention dans des pavillons spéciaux et sont séparés des détenus adultes. Ils reçoivent un enseignement et une formation au sein de ces établissements et sont même autorisés à rendre visite à leurs parents.