Face aux blocages, la coordination des sections syndicales de la Cnep/Banque a recours à la justice pour faire valoir ses droits. Les travailleurs de 11 réseaux de Cnep/Banque ont déposé avant-hier, un préavis de grève pour exiger l'annulation des résultats issus de la conférence de renouvellement du syndicat de l'entreprise l'estimant comme produit d'un «trucage» des élections qui ont abouti à la reconduction de l'ex- secrétaire général du syndicat. Ils rejettent également le PV d'installation du conseil syndical qu'ils jugent «illégitime» et dénoncent des pratiques syndicales qu'on croyait révolues. «Un débrayage national n'est pas à écarter si la sourde oreille continue d'être opposée aux doléances de près de 5000 travailleurs», déclarent les syndicalistes. Ainsi, la coordination des sections syndicales de la Cnep/Banque a saisi la justice pour contester la légitimité de la conférence de renouvellement du syndicat d'entreprise affilié à la Fédération des finances et assurance de l'Ugta. Une requête a aussi été remise à Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'Ugta. La conférence nationale de réélection du syndicat s'était tenue à Alger le 28 juin dernier. Dans la lettre adressée au secrétaire général de l'Ugta, les contestataires dénoncent des manoeuvres et des actions frauduleuses. Cette situation a provoqué des altercations qui ont tourné au pugilat, ce qui a contraint le président de la fédération à ajourner la tenue de la conférence. Cependant, grande fut la surprise des travailleurs quand ils ont découvert le lendemain, la validation de la réunion et la reconduction du secrétaire général. «Les travailleurs sont aussi mécontents du fait que certains membres du conseil syndical ainsi installés seraient des responsables d'agence ayant un pouvoir de sanction, donc non qualifiés pour figurer sur la liste du conseil syndical. D'autres personnes, qui n'étaient même pas présentes, ont trouvé leurs noms mentionnés sur la liste des votants», selon des syndicalistes. Ces derniers estiment inadmissible que le règlement intérieur et le statut de l'Ugta soient de la sorte piétinés. Par ailleurs, toutes nos tentatives de joindre par téléphone le secrétaire général de la Fédération nationale des finances et assurances ont été vaines. Outre le problème de la légitimité des représentations syndicales, on constate aussi la division au sein des instances de l'Ugta. La présentation syndicale de chaque secteur s'est vu fragilisée, à l'image de celle des finances, du transport et de bien d'autres secteurs. Chaque branche et catégorie ont eu respectivement leur propre syndicat alors qu'auparavant il y avait un syndicat unique. Cela à l'évidence, affaiblit le poids du syndicat en cas de contestation, selon plusieurs observateurs. De plus, nombreux sont les syndicats qui n'ont pu ou voulu renouveler leurs instances organiques. Le même problème prévaut dans le secteur des transports. 22 syndicalistes de l'Entreprise du transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) ont entamé, avant-hier, une grève de la faim illimitée devant le siège de la direction de l'entreprise. Les protestataires exigent, notamment, l'annulation des élections concernant le renouvellement des sections syndicales du 4 juillet dernier, la dissolution du comité de participation et la révision du découpage électoral pour consacrer le droit syndical à tous les travailleurs, sans exception.