Le directeur littéraire de la maison d'édition Casbah évoque avec nous son travail. Mouloud Achour, né en 1944, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a été professeur, journaliste (notamment à El Moudjahid), et est actuellement écrivain d'expression française, auteur notamment de plusieurs recueils de nouvelles. Il a aussi été membre de la commission de lecture à la Télévision nationale, secrétaire permanent du Conseil national de la culture en 1990 et 1991 puis directeur de cabinet du ministre de la Communication en 1991 et 1992. Il occupe en ce moment le poste de directeur littéraire de la maison d'édition Casbah et a été responsable du domaine «Livre» lors de l' «Année de l'Algérie en France» en 2003. Depuis son premier livre «Le survivant et autres nouvelles», paru en 1971, Mouloud Achour n'a pas cessé d'écrire. Il a notamment publié «Héliotropes», «Les Dernières vendanges», «Jours de tourments»... Il a aussi édité des romans chez Casbah Editions dont «Le Vent du nord» et «Juste derrière l'horizon». Mouloud Achour a préfacé de nombreux livres et romans algériens. C'est au stand des éditions Casbah du Sila que nous l'avons rencontré au moment où le poète Youcef Merahi dédicaçait son tout nouveau roman intitulé «La Pétaudière». Pouvez-vous nous présenter votre livre qui sort à l'occasion du Sila? Mouloud Achour: C'est un livre que j'ai publié il y a pratiquement quinze ans maintenant. Ce livre n'a jamais été diffusé en Algérie tout simplement parce qu'il a été publié chez l'Harmattan, un éditeur qui ne distribue pas en Algérie. Donc, il s'agit d'un livre qui est totalement inconnu du lectorat algérien. Un beau jour, le directeur général de l'Harmattan a bien voulu me laisser les droits, en les libérant. C'est à partir de là que je me suis dit, je vais le publier en Algérie mais pas tel quel. Pourquoi avoir retravaillé certaines de vos nouvelles? En quinze ans tout de même, on a connu d'autres choses. Il y a d'autres idées qu'on a envie d'exprimer. De ce fait, aucun des textes qui figurent dans ce roman, comme je l'annonce en avertissement, n'est intégralement le même que celui qui est paru sous l'Harmattan. Vous avez même changé le titre de ce recueil de nouvelles. Pourquoi? Effectivement, le livre s'intitulait «A perte de mots». J'ai changé le titre mais en gardant une certaine parenté entre les deux. Cette fois-ci, le recueil de nouvelles porte le titre «Le Retour au silence». Le retour au silence, vous savez très bien ce que c'est. Le silence, ça peut être le fait d'arrêter d'écrire, ça peut être la mort, ça peut être le musellement, ou n'importe quoi d'autre. Je pense que la meilleure façon de faire, c'est de laisser le soin au lecteur de traduire, si vous voulez, cette expression et de tirer une conclusion personnelle de ce que l'auteur a voulu dire.