Le chef d'état-major de l'armée, Sami Enan, devait rencontrer samedi des responsables de plusieurs partis politiques, au lendemain d'une importante manifestation sur la place Tahrir du Caire pour exiger une accélération des réformes, selon le quotidien Al-Ahram. Sami Enan, numéro 2 du Conseil suprême des forces armées (Csfa), qui dirige le pays depuis la chute du président Hosni Moubarak en février, devait s'entretenir en particulier avec des dirigeants de l'influente confrérie des Frères musulmans et du parti libéral Wafd, a annoncé le quotidien d'Etat. Cette initiative intervient alors que plusieurs milliers de manifestants sont revenus vendredi sur la place Tahrir en accusant l'armée de gérer le pays de manière opaque et de perpétuer le dispositif répressif du passé, à deux mois du début d'élections législatives aux modalités contestées. Certains manifestants, restés sur la place en affirmant qu'ils ne partiraient qu'une fois leurs revendications satisfaites, ont été délogés samedi par les forces de l'ordre, a annoncé l'agence de presse officielle Mena. Plusieurs manifestants ont été arrêtés après avoir refusé de quitter la place et avoir jeté des pierres sur les forces de sécurité, a ajouté l'agence. La plupart des organisations qui avaient participé au rassemblement de vendredi avaient annoncé qu'elles ne prendraient pas part à ce sit-in. Une dizaine d'arrestations avaient déjà eu lieu vendredi quand 300 manifestants ont tenté de se rendre au ministère de la Défense. L'armée a annoncé mardi que les premières élections législatives depuis la chute du régime d'Hosni Moubarak se tiendraient sur quatre mois à partir du 28 novembre, après quoi l'armée a promis le retour à un pouvoir civil, avec une élection présidentielle en 2012. La Coalition démocratique, qui regroupe plusieurs dizaines de partis, dont celui des Frères musulmans et le Wafd, ont menacé de boycotter ces élections, estimant que certaines dispositions favorisaient un retour de proches de M.Moubarak. Le Csfa a pris le pouvoir après le départ du président Hosni Moubarak sous la pression populaire le 11 février et a régulièrement affirmé son engagement en faveur de la démocratie. Des manifestants se rassemblent toutefois presque chaque semaine sur l'emblématique place Tahrir pour exprimer leur colère et leur frustration quant à sa gestion de la transition.