«Les autorités ont jusqu'au mois de décembre pour prouver leur bonne foi. Sinon...». Est-ce la fin de la grève dans le secteur de l'Education nationale? Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte) appelle à sa suspension. «Lors de notre réunion nationale extraordinaire qui s'est tenue jeudi, la base a décidé de suspendre la grève et cela à partir de dimanche 16 octobre 2011. On appelle également les professeurs de classes d'examen à rattraper le retard accumulé lors de ces 4 jours de débrayage», a annoncé le secrétaire général du Snte, M.Abdelkrim Boudjnah, lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège national situé à l'école Aïssat Idir, place du 1er-Mai d'Alger. La décision de suspendre cette grève de 4 jours «intervient suite à la signature d'un procès-verbal commun avec le ministère de l'Education nationale dans lequel ce dernier s'engage à appliquer tout ce qui y est mentionné», explique M.Boudjnah. «Cette suspension permettra de prendre un temps de réflexion et voir la suite que va donner le ministère de l'Education nationale à ses engagements», précise-t-il. «Les autorités ont jusqu'au mois de décembre pour prouver leur bonne foi. Sinon...», avertit le conférencier. Ce dernier est également revenu sur les acquis de cette grève en commençant par le régime indemnitaire qu'il qualifie d'un juste retour des choses et non d'une augmentation. «Nous n'avons pas été augmentés mais plutôt alignés aux autres secteurs publics», assure-t-il. «Car il faut savoir qu'actuellement, un employé de l'éducation touche moins qu'un employé d'un autre secteur classé au même échelon. Est-ce normal?», a-t-il ajouté. «Il a aussi été question de l'augmentation des primes qui était de 25 et 30% et qui est passée à 40 et 45%», rapporte-t-il. Cependant, les deux parties, à savoir le Snte et la tutelle bloquent toujours sur la rétroactivité de ce nouveau régime indemnitaire. «Nous avons exigé que les rappels se fassent d'un seul coup et dans les plus brefs délais (avant décembre). Or le ministère nous propose de les échelonner en 3 fois dans une période de 18 mois», rapporte-t-il tout en n'omettant pas de signaler que le montant global de cette rétroactivité est estimé à 400 milliards de centimes. M.Boudjnah est également revenu sur le problème des corps communs de l'éducation qu'il qualifie de corps méprisés. «Pourquoi ils n'ont pas été pris en compte dans l'arrêté ministériel 315-08?», s'interroge l'intervenant. «Nous exigeons donc qu'ils bénéficient eux aussi du régime indemnitaire et qu'ils soitent intégrés à l'arrêté 315-08», poursuit-il. Le secrétaire général du Snte n'a pas omis de revenir sur les problèmes que rencontrent les enseignants du Sud. «On veut que les dossiers qui concernent les enseignants du Sud soient traités avec la même fermeté et égalité que les autres, particulièrement en ce qui concerne les primes, les avantages et les calendriers de vacances», peste-t-il. «Il ne faut pas oublier que leurs conditions sont des plus difficiles et malgré cela ils sont marginalisés», avise M.Boudjnah. Par ailleurs, il est utile de signaler que le Snte n'a pas été tendre avec les autres syndicats autonomes de l'éducation. «Notre statut particulier est une mascarade», lance le secrétaire général. «C'est du n'importe quoi, c'est le plus mauvais statut particulier élaboré», renchérit-il. «Cela est dû à la précipitation dont ont fait preuve les autres syndicats pour son élaboration», atteste-t-il. Toutefois, il se félicite d'avoir réussi à convaincre le ministère de rouvrir le dossier pour le réformer et reclasser certaines catégories. Voilà donc un Snte qui sort satisfait des résultats de 4 jours de grève. Reste à connaître la réponse des trois autres syndicats, à savoir le Cnapest, le Snapest et l'Unpef... Emboîteront-ils le pas au Snte?