Cinq personnes ont été tuées et plus de 10.000 autres ont fui leurs habitations en raison des violences dans la ville de Benin City, dans le sud du Nigeria, a annoncé mardi un responsable de la Croix-Rouge locale. «Nous avons enregistré jusqu'à présent cinq tués (...), nous avons plus de 10.000 déplacés en différents endroits», a indiqué Dan Enowoghomwenwa, secrétaire général de la Croix-Rouge dans l'Etat d'Edo, au lendemain de l'attaque d'une mosquée de Benin City en marge d'une manifestation contre la hausse des prix du carburant. Ces attaques visant des musulmans et menées par des «indigènes», toujours selon la même source, se sont poursuivies mardi. Une école islamique adjacente d'une mosquée ainsi qu'un bus ont été incendiés. «Un des vieux bâtiments de la mosquée a été incendié, mais la partie moderne du complexe n'a pas été vandalisée», a précisé M. Enowoghomwenwa. Il s'agit de la première vague de violences visant des musulmans dans le sud du Nigeria depuis que la multiplication ces deux dernières semaines des attaques contre des chrétiens dans le nord musulman, revendiquées en partie par le groupe islamiste Boko Haram. Ces violences politico-religieuses se déroulent sur fond de manifestations et forte grogne sociale, avec une grève générale qui affecte tout le pays depuis lundi en protestation contre la subvention par le gouvernement des prix du carburant. Mardi, le président Goodluck Jonathan a rencontré dans la capitale fédérale Abuja les principaux responsables de la sécurité du pays.