Cette grève de quatre jours s'inscrit dans le programme mis en place par la Coordination nationale des professeurs du secondaire et technique (CNAPEST). Les deux premiers arrêts de trois jours chacun n'ont abouti à aucune réponse des pouvoirs publics qui s'entêtent dans leur refus d'écouter le personnel. En signe de réponse, l'administration, sur ordre de sa tutelle, a déjà effectué une ponction de trois jours sur le traitement du mois d'octobre qui n'est pas encore perçu malgré les engagements pris avant ce jour de verser les mensualités entre le 10 et le 15 de chaque mois. Les résultats de la tripartie qui, semble-t-il, ne concernent pas cette catégorie de fonctionnaires, ont renforcé les enseignants dans leur détermination à ne pas baisser les bras. Le bras de fer que le ministère veut engager en menaçant de licencier les grévistes, son refus de reconnaître la coordination, le silence des associations de parents d'élèves...sont autant de faits qui sont perçus par les grévistes comme un mépris et une volonté délibérée de les incriminer aux yeux des apprenants. Le spectre de l'année blanche que certains milieux colportent n'est possible que si la tutelle persiste à faire sourde oreille. A défaut de tenter de trouver une issue à la crise, Benbouzid privilégie la division des rangs en tentant de dresser les travailleurs les uns contre les autres. Les paliers du moyen et du primaire sont autant lésés que les PES. Les maux du secteur et le ras-le-bol sont les mêmes partout, aux concernés de réagir, nous affirmera un enseignant. A la déclaration de l'association nationale des parents d'élèves, dernièrement dans un quotidien national, qui responsabilise les professeurs, notre interlocuteur n'y va pas avec le dos de la cuillère. «Tout le monde sait que les associations des parents d'élèves n'existent que sur papier. Certaines ne sont pas renouvelées depuis des années. Leurs responsables n'ont plus d'enfants scolarisés. Avant de se positionner dans le conflit, que ces associations s'organisent d'abord et fassent valoir leurs attributions pour défendre concrètement les intérêts de l'enfant et de son enseignant parce que les deux vont de pair et ne se contredisent pas». Pour la direction de l'éducation, les revendications des grévistes ne relèvent pas de l'attribution de l'autorité locale mais sont d'ordre national. S'agissant des retenues, la direction applique les instructions de son ministère.