Par deux fois et à deux endroits différents, les citoyens de la wilaya de Bejaia ont marqué leur mécontentement face à la dégradation de leur cadre de vie, née pour l'essentiel de la «négligence dont font preuve les autorités chargées des commandes locales». La ville de Béjaïa est restée fermée à ses visiteurs en raison des fermetures de routes, oeuvre de citoyens dans des mouvements de protestation. Les trois principaux axes routiers, en l'occurrence la RN 12, la RN 26 et la RN 9 ont été le théâtre de manifestations. A El Kseur, ce sont les habitants du quartier 5-Juillet, qui ont, dès les premières heures de la journée, observé une action de protestation à hauteur du premier carrefour de la RN 26, à la sortie de la ville pour exiger le bitumage des artères de leur quartier. Un projet, qui a été confié, selon le maire de la ville, à une entreprise. Les travaux démarreront incessamment. Voilà un exemple d'absence de communication entre ceux qui gouvernent et les administrés. Autrement, les usagers de cette RN nationale n'auraient pas été contraints à faire le détour par Timezrit via la RN 75 d'Amizour pour rejoindre la capitale de la Soummam. Dans une autre manifestation initiée par les habitants du village Aït Ali Oumhand, commune de Taskriout, les mêmes contradictions sont à relever. Dans leur ultime recours, ces habitants frondeurs ont observé un sit-in devant le siège de la wilaya. Des familles sinistrées suite aux dernières intempéries, dont six recasées au centre culturel de Taskriout, ont exigé une prise en charge adéquate. «Nos maisons présentent des fissures importantes induites par le glissement de terrain survenu après les intempéries, nous exigeons le classement en zone de cette partie du village», ont revendiqué les manifestants, qui n'ont levé le blocus du siège de la wilaya qu'après une entrevue avec les responsables. Ces derniers ont promis, selon un membre du collectif du village, d'interférer auprès du gouvernement pour l'envoi d'une commission d'enquête, devant l'ampleur de la situation qui dépasse de loin les moyens de la wilaya. Les habitants du quartier Quatre chemins, à l'entrée de la ville de Béjaïa, sont pour leur cas, contre les promotions immobilières qui poussent comme des champignons autour de leur habitations. Les protestataires contestent l'octroi d'un contrat à un promoteur immobilier. Cette promotion empêche jusqu'au soleil de parvenir chez les anciens résidents de ce quartier Le vice-président de l'APC de Bejaia a indiqué, hier, avoir suspendu le permis de construire qui présentait déjà des réserves.