Rien ne semble arrêter les protestataires. Les enseignants du secondaire ont suivi, hier, dans leur majorité, le mot d'ordre de grève lancé par le Cnapest et le CLA. Encore une fois, les lycéens ont dû rebrousser chemin en attendant que la tutelle et les grévistes trouvent une issue à cette crise qui commence à menacer sérieusement l'année scolaire. «On ne baissera pas les bras, jusqu'à l'aboutissement de nos revendications», persiste et signe M.Meziane Mériene du Cnapest. Le Cnapest réclame l'arrêt des harcèlements contre les professeurs et l'ouverture d'un dialogue serein entre les deux parties. «Notre légalité nous l'avons de la base», insiste notre interlocuteur. Et d'ajouter : «Je défie le ministère de notifier l'illégalité de notre organisation». Du côté du CLA, la même démarche est adoptée. M.Redouane Osmane estime que le ministère est en train d'utiliser «ses dernières cartouches». Il promet même une surprise au courant de cette semaine, sans révéler sa nature. Il déclare néanmoins que «les enseignants vont passer à la contre-offensive». Le CLA entend organiser un meeting dont la date et le lieu n'ont pas encore été fixés. Décidément, rien ne semble arrêter les protestataires. Les sanctions appliquées contre un certain nombre d'entre eux n'ont guère contribué à infléchir leurs positions. Bien au contraire, ces organisations comptent porter plainte contre le ministère du Travail pour «entrave à l'action syndicale et pour non-respect des textes de loi». Concernant le taux de suivi, il varie selon les protagonistes de ce mouvement entre 80% et 100%, selon les wilayas. A Bouira, les écoles primaires et les collèges ont rejoint le mouvement de protestation. Même si le CLA et le Cnapest persistent à dire que l'objectif de ces grèves n'est pas de paralyser l'école, les élèves que nous avons rencontrés hier, au niveau des lycées d'Alger, ont exprimé leur colère. «Nous allons incontestablement vers une année blanche», atteste une élève du lycée Chikh Bouamama. «Nous avons l'impression que personne ne se soucie de notre sort», ajoute une autre. Du côté des professeurs, l'on adhère aux revendications des organisations protestataires. «Le ministère a choisi la confrontation, c'est à lui seul d'en assumer les conséquences», affirme un enseignant au lycée Emir Abdelkader. Cependant, une partie des professeurs n'a pas rejoint le mot d'ordre de grève. La raison principale évoquée a trait au fait que les organisations sus-citées n'ont pas d'agrément: «Personnellement je refuse de prendre ce risque». Notons que selon des sources policières, les forces de l'ordre ont reçu des instructions: celles d'intervenir et d'embarquer les protestataires s'ils quittent les établissements. Du côté du ministère, on refuse de faire des commentaires partant du principe que ce mouvement est illégal.