Les candidats corrompus ne peuvent pas lutter contre la corruption une fois élus députés à l'APN. Hier, Abdelmadjid Menasra était à Alger où il a déclaré: «Nous ne sommes pas contre les hommes d'affaires propres qui veulent se présenter à la députation mais contre ces pratiques interdites par la loi et la moralité politique.» Contrairement aux élections législatives de l'année 2007, le scrutin du 10 mai prochain, diffère totalement des précedents en raison du contexte géopolitique, régional et international. «Le changement démocratique et pacifique, s'impose de lui-même», selon le président du parti du Front du changement (FC). Abordant les tirs croisés des discours islamistes, qui pèsent sur la scène nationale, l'Islam refait surface dans le discours de Menasra. «Rien n'interdit de citer les versets du Saint Coran pour faire passer le message. Mais le plus dangereux dans la religion, c'est l'exploitation de l'Islam pour des fins politiques et partisanes», dit-il. Pour mieux aiguiser son intervention, le président du FC, explique: «Il n'y a pas d'Islam version Arabie Saoudite et version algérienne. Il y a un seul Islam. C'est celui laissé par le Prophète Mohammed (Qsssl), il y a 14 siècles.» Après avoir déclaré, il y a quelque temps, que «le boycott des élections est une forme d'expression politique libre et respectable, Abdelmadjid Menasra revient sur ses propos et fustige les boycotteurs. «Ceux qui encouragent le boycott des élections, sont contre le changement du régime obscur qui a gangrené la vie politique et économique du pays», dit-il. Selon Menasra, il n'y aura pas de majorité pour les partis au pouvoir (FLN-RND), car, les voix seront partagées entre les différents candidats des formations. «La prochaine APN ne sera qu'une forme d'institution de députés. Ceux-ci défendent leurs intérêts». «On est encore loin d'une assemblée populaire qui légifère indépendamment de toute pression», a lâché Menasra. Il doute, par ailleurs, de la crédibilité des observateurs internationaux. Répondant à la question de la présence des observateurs internationaux, lors du scrutin du 10 mai prochain, Menasra répond sèchement: «Ils viendront en touristes. Ils n'auront aucun impact sur les résultats des élections». Si c'était le cas, les observateurs internationaux auraient pu être invités au moins 6 mois à l'avance, pour connaître la réalité des élections dans notre pays, à commencer par les préparatifs et le déroulement du vote, selon Menasra. Le remplissage des salles et l'achat des voix en contrepartie de l'argent, discrédite les partis politiques et les élections législatives du 10 mai prochain. Le président du parti du Front du changement fustige Rachid Harraoubia, (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. «Harraoubia ferait mieux de s'occuper de son secteur, au lieu d'utiliser les biens de l'Etat pour sa campagne électorale à Souk Ahras», déplore Menasra qui n'a pas hésité à faire appel aux services concernés, afin de diligenter des enquêtes, contre les hommes d'affaires qui financent la course pour l'hémicycle, le 10 mai 2012.