Les oeuvres du peintre algérien, installé en Belgique, sont exposées jusqu'au 02 juin 2012 au niveau de la galerie Baya. Paroles tissées et La terre est mon village est le nom de l'exposition de l'artiste- peintre, organisée depuis hier par la délégation Wallonie-Bruxelles et le Palais de la culture. Ces belles oeuvres de l'artiste-peintre algérien installé en Belgique, Hamsi Boubeker, sont exposées du 08 mai au 02 juin 2012 au Palais de la culture, galerie Baya. Cette exposition qui rassemble une collection originale et inédite comportant plus de soixante oeuvres inspirées des motifs berbères de Kabylie, a été présentée pour la première fois, dans son ensemble, à Bruxelles, en janvier 2012. Fin 2005, Hamsi imagine une formule artistique toute différente, qu'il appellera plus tard Les Bannières, sorte de longues bandes de papier recouvertes de motifs décoratifs le plus souvent abstraits, réalisées sur des lés de papier spécial. Appelées oeuvres-talismans, les bannières donnent souvent aux spectateurs l'impression de se trouver devant une «écriture» mystérieuse, à la fois idéographique et pictographique. Ceci n'est pas un hasard: les motifs traditionnels dont l'oeuvre de Hamsi est nourrie, constituent, dans la culture kabyle, autant de signes que les femmes reproduisent sur les poteries, les tissages, les murs intérieurs de la maison. Porteurs de messages superstitieux, ces signes ont pour enjeu commun d'attirer sur la femme, sur son couple et sa famille, les forces bénéfiques de la chance et du bonheur. S'ils ne forment pas une écriture au sens strict du terme, ils ne sont pas étrangers au langage verbal, chacun d'entre eux recélant une «parole» particulière. En les réinterprétant de façon toute personnelle et en inventant des motifs nouveaux, Hamsi semble donc vouloir multiplier à l'envi ces paroles bénéfiques, les tisser entre elles pour leur donner plus de force, chacune de ses bannières prenant ainsi, au-delà de sa portée esthétique, une fonction de talisman. Les «bannières» de Hamsi ont une largeur approximative de 0,54 m pour une longueur de 2,20 m. Ce sont donc les premières de ses oeuvres à atteindre de telles dimensions. La Terre est mon village est pour sa part, une collection qui a été présentée pour la première fois au Centre culturel algérien à Paris, en juin 2009. L'exposition offre au public algérien l'occasion de découvrir, dans tout son éclat et toute sa diversité, le travail pictural et graphique de cet artiste atypique. Une partie des oeuvres présentées sont de création récente. Il s'agit d'acryliques sur toile relevées à l'encre de Chine qui représentent, pour l'essentiel, des scènes villageoises et des travaux quotidiens et dont les titres sont éloquents: Le Grand souk, Voisinage, En Pleine cueillette, La Cuisine du jour (tableau quadripartite), Le grand repas (inspiré de Breughel), Les Femmes au jardin, Jour de fête (triptyque)... On y retrouve l'amour de l'artiste pour la lumière et les couleurs vives, pour le spectacle des femmes parées de bijoux, pour les images de foule, pour l'alternance constante entre le quotidien et le festif. Après une longue période consacrée par l'artiste à la décoration de la station Lemonnier de métro bruxellois en 2008-2009 et au tournage d'un documentaire sur ce chantier, l'exposition présentée aujourd'hui offre au public algérien l'occasion de (re)découvrir dans tout son éclat et toute sa diversité le travail pictural et graphique de Hamsi. Les oeuvres présentées sont de création récente, une quinzaine d'entre elles n'ayant jamais été exposées auparavant. Figurent également dans l'exposition quelques images représentant des silhouettes de mains ornementées, réalisées à la gouache et à l'encre de Chine sur papier. Ces images ont fait l'objet de l'opération internationale Les Mains de l'Espoir, menée par Hamsi il y a quelques années en faveur de la paix et du rapprochement des cultures. Leur relation avec les tableaux récents est étroite. Dans tous les cas, il s'agit de mettre en évidence ce qui unit les êtres humains, ce qui les rassemble et forme le socle de leur destinée commune. Ce n'est donc pas un hasard si l'artiste ne représente pas la lutte ou la guerre: le seul temps, pour lui, est le temps de paix. Des explications bien détaillées qu'on doit à un dossier de presse des mieux documentés. Une exposition très intéressante à voir!