Le DG des douanes aurait plaidé pour que l'économie nationale ne soit pas paralysée en ce mois particulier. Le syndicat national des douanes réunit aujourd'hui le secrétariat du conseil national pour évaluer le mouvement de revendications entamé depuis quelques années et gelé momentanément. A rappeler qu'un préavis de grève de deux jours (4 et 5 novembre) a été formulé au terme du conseil national et décidé à l'unanimité suite à la non-satisfaction des revendications socioprofessionnelles comprises dans un document transmis à toutes les parties concernées. Sur les dizaines de points soulevés dans le document, seuls deux d'entre eux semblent buter sur un refus. Le secrétaire général du syndicat, Ahmed Badaoui est formel en affirmant que «si aucune suite n'est donnée sur le point relatif à l'augmentation de la valeur du point du reliquat, et si le décret tel que promis par le chef du gouvernement, ne tombe pas le 04, nous irons vers la grève dont les préjudices seront autrement plus importants quantitativement, que les sommes devant être versées par les caisses du trésor aux douaniers». Ahmed Badadoui s'est étonné des attitudes de certains responsables qui n'ont pu trouver de solution lors de la bipartite et de la tripartite et sur les raisons qui poussent les pouvoirs publics à refuser les reliquats alors que le corps des douanes arrive à alimenter les caisses du Trésor à raison de 67% des revenus de l'état, hors hydrocarbures. Autrement dit, comment expliquer qu'il soit refusé 20% aux douanes qui réalisent un chiffre d'affaires de plusieurs milliards de dinars par an (contentieux et confiscation). Même si ce point a été accordé officiellement par le chef du gouvernement en présence de Sidi Said, SG de l'Ugta et ce au terme du conseil national, il demeure que le syndicat espère un décret officiel. Concernant le deuxième point relatif à l'intégration des corps communs, le syndicaliste indique non sans appréhension que «selon Sidi Said, le chef du gouvernement aurait donné des instructions pour l'application des textes et du décret 89/225 permettant l'intégration des douaniers mais que M.Kherchi, Directeur général de la Fonction publique, destinataire des instructions en question, trouve à redire». A croire le ton employé par le syndicaliste et au vu de la position adoptée par la fonction publique, il est plus que probable que la grève soit reconduite. L'élaboration des décrets inhérents aux points évoqués et revendiqués sont les seuls atouts pouvant désamorcer un bras de fer engagé par les douaniers pour l'obtention de leurs droits. D'autre part, une source digne de foi fait état du soutien de M.Lebib des douanes aux revendications socioprofessionnelles du corps qu'il dirige. Il aurait été au coeur des négociations engagées entre le syndicat, le gouvernement et l'Ugta. Selon la même source, le directeur général aurait même usé de son influence pour «décrisper la situation». Bon nombre d'observateurs estiment que «l'Etat devrait accorder les revendications pour éviter la grève et la paralysie de notre économie en ce mois de Ramadan dont les conséquences financières se chiffreront à des centaines de milliards ce qui, par conséquent, constituerait une grosse perte pour les caisses du Trésor».