Loungar (à droite) au côté du président de la JSK Hannachi On assiste à des tirs croisés entre les hommes d'affaires qui souhaitent investir dans certains clubs et les présidents qui se réclament enfants du club. Les hommes d'affaires sont-ils les bienvenus dans le monde du football en Algérie à l'ère du professionnalisme? Eu égard à l'actualité qui anime la scène sportive nationale, la réponse est loin d'être affirmative. Et pour cause, on assiste à des tirs croisés entre les hommes d'affaires qui souhaitent investir dans certains clubs et les présidents qui se réclament enfants du club. Les uns accusent les autres d'intrus au club ou de faux dirigeants tout simplement. Les cas les plus connus chez le public sportif algérien sont les situations que traversent les deux clubs populaires de la capitale, à savoir le MC d'Alger et l'USM Alger. Pour le Doyen, les échanges d'accusations entre le président Omar Ghrib et l'homme d'affaires Eddir Loungar, qui veut devenir le nouveau patron du club, alimentent quotidiennement la chronique. Le projet de Loungar est rejeté par la direction actuelle du club algérois. Les deux hommes se sont déclarés une guerre sans merci par médias interposés. L'affaire pourrait bien finir devant les tribunaux. Les tirs croisés par le biais de la presse ne concernent pas seulement le MCA. L'USMA vit la même situation, mais à un scénario un peu différent, dans la mesure où Allik n'est plus à l'USMA et que Ali Haddad est le vrai patron du club fétiche de Soustara. Avant-hier, l'ancien président de l'USMA a tenu une conférence de presse à travers laquelle il a rendu la monnaie à Ali Haddad. Rappelons que ce dernier avait, la semaine dernière, ouvert le feu sur Allik, en le qualifiant d'intrus à l'USMA. Pour lui, il n'existait aucun litige concernant la transaction qui lui a permis d'acquérir la majorité des actions du capital de l'USM Alger. Mieux encore, il a défié Allik en l'incitant à contester cette vérité devant les tribunaux. Des propos mal accueillis par l'ancien président, puisqu'il a mené une autre offensive contre Haddad. «Lorsqu'il, (Ali Haddad, Ndlr), dit que Allik doit s'éloigner de l'USMA, moi je lui répondrai que l'intrus c'est lui et pas moi. Qui est nouveau à l'USMA, lui ou moi? Allez demander à n'importe quel supporter, il vous répondra», a-t-il rétorqué. Revenant sur l'opération de transaction, Allik reconnaît avoir commis une erreur. «J'ai cédé 67% des parts du club au profit de M.Haddad, sans me rendre compte de la supercherie qui existait dans les statuts du club professionnel SSPA-USM Alger», a-t-il regretté. L'ancien président du club de Soustara avait déclaré à plusieurs reprises dans la presse, avoir été «trahi» par Haddad, qui aurait «profité» de la confiance qu'il lui a été accordée pour «s'offrir l'USMA d'une manière illégale», rappelle-t-on. Cette polémique Ghrib-Loungar et Allik-Haddad, nous renseigne de fort belle manière que la page d'une ère du professionnalisme n'est pas encore ouverte. L'amateurisme a encore de beaux jours devant lui dans le Championnat national. Les présidents de club ne sont pas prêts à assumer l'entière responsabilité pour réussir le passage au professionnalisme. Aujourd'hui, la majorité des clubs du Championnat de Ligue 1 et Ligue 2 sont gérés comme des clubs amateurs qui n'obéissent à aucune logique professionnelle. On n'a qu'à jeter un oeil sur ce qui se passe dans les pays européens où des hommes d'affaires, venus des autres horizons, détiennent la majorité des actions. C'est le cas du club anglais de Chelsea, PSG en France, du Milan AC et l'Inter de Milan en Italie et les exemples sont nombreux. On ne compare pas les hommes et le niveau du football non plus. Notre sport roi est à l'image de ses dirigeants....