L'archevêque chaldéen de la ville syrienne d'Alep, Mgr Antoine Audo, a reproché aux médias occidentaux leur manque de «nuance» dans leurs analyses du conflit en Syrie et défendu l'approche «très bien informée» du Saint-Siège. Dans une interview à l'agence I.Media spécialisée sur le Vatican, Mrg Audo, président de Caritas en Syrie et qui a participé à Rome à l'assemblée de la Roaco (Réunion des oeuvres d'assistance aux Eglises orientales) a estimé que «jamais le Vatican ne s'est comporté d'une façon comparable à celle des médias de l'Occident». Les médias occidentaux «marchent dans une direction - le Printemps arabe - alors que la situation est complexe. Il faut être plus nuancé, plus prudent, plus juste», a-t-il estimé. «De l'extérieur, l'Occident a toujours le souci des guerres de religion. Il n'y a rien contre les chrétiens en tant que tels, comme on voudrait nous le faire croire. Non, il peut y avoir des éléments extrémistes, mais le problème de la Syrie est un problème confessionnel entre la majorité et la minorité musulmane», a-t-il remarqué. Benoît XVI avait lancé jeudi un nouvel appel, le plus pressant à ce jour, pour l'aide aux réfugiés et la cessation de toutes violences en Syrie, où, avait-il dit, un «conflit généralisé» menace. Les chrétiens se trouvent de plus en plus impliqués dans le conflit sur le terrain, devant fuir leurs maisons, se plaignant d'intimidations, menaces et vexations par certains groupes islamistes. Les alaouites au pouvoir avaient tissé des relations privilégiées avec la minorité de quelque 7,5% de chrétiens. Ceux-ci craignent un scénario à l'irakienne où ils seraient poussés à partir par l'islamisme radical, si le régime du président Bachar Al Assad devait chuter. Certains évêques et des fidèles le soutiennent pour cette raison, une attitude qui leur a été reprochée en raison des violations massives des droits de l'homme par le régime selon des ONG occidentales.