Des détenus sont amnistiés à l'occasion de l'anniversaire du coup d'Etat militaire de 1952 avec l'espoir que Morsi dépasse le conflit historique entre les Frères musulmans et les Nassériens. Le conseil militaire égyptien a critiqué les appels de forces politiques égyptiennes à l'annulation des festivités commémorant l'anniversaire de la révolution du 23 juillet 1952 qui a renversé le régime monarchique en Egypte, alors que les Frères musulmans qualifient de «superflu» le simple fait d'en parler. Dans un communiqué publié sur son site électronique, le conseil militaire a qualifié «d'égarement» les critiques et les tentatives visant à compromettre la révolution», affirmant que toute évaluation de la révolution de 1952 doit obéir au facteur chronologique. Il a également appelé à la préservation de ce qui reste de ses acquis. Le communiqué intervenait à quelques heures du 60e anniversaire de la Révolution égyptienne, dans une contexte marqué par un revirement des centres de décision et de la vision des forces politiques et sociales avec l'accession des Frères musulmans au pouvoir en Egypte. Des dirigeants de la confrérie des Frères musulmans ont fortement critiqué l'époque du défunt président Djamel Abdenasser et le traitement qu'il réservait aux membres de la confrérie, bien que celle-ci ait annoncé sa participation à la célébration protocolaire de l'événement. Dans des déclarations à la presse, le conseiller juridique du parti pour la Liberté et la justice, aile politique des Frères musulmans a tenu Abdenasser pour responsable du détournement de la révolution de juillet, suite au coup d'état militaire du 29 mars 1954 qui a engendré une dictature qui a duré 60 ans et dont le dernier président était Hosni Moubarak». Cette position fait l'objet de fortes critiques par les Nasseriens et autres forces révolutionnaires, alors que des politiques ont souligné l'impératif pour le président Morsi de dépasser le conflit historique entre les Frères musulmans et les Nassériens. Par ailleurs, des activistes politiques parmi les jeunes de la révolution ont appelé à la modération dans la célébration de l'événement prévue «afin que les militaires ne saisissent pas l'occasion pour faire la propagande de la militarisation de l'Etat». Au même moment, l'Assemblée constituante chargée d'élaborer la nouvelle constitution égyptienne entame une véritable course contre la montre pour parachever le projet de constitution et le soumettre à referendum populaire avant la promulgation, par le tribunal administratif, de la décision de sa dissolution. La commission de rédaction de la constitution a tenu dimanche une réunion à l'effet d'entamer le volet des «droits et libertés» sachant que celui concernant «les composantes fondamentales» notamment le point relatif au droit musulman qui a suscité une grande polémique entre le courant salafiste, El Azhar et les coptes. Un accord final a été trouvé, selon des membres de la commission, qui donne à El Azhar la qualité de référence dans l'explication des principes de la charia et confère aux autres catégories le droit de se référer à leur propre droit pour le statut personnel. Concernant le statut de l'institution militaire dans la constitution, les mêmes sources ont indiqué qu'il a été convenu que «l'armée n'intervienne pas dans la politique» tout en maintenant les projets économiques de l'institution militaire en tant qu'«une partie du financement des activités, des dépenses et de l'armement de l'institution à condition que ces dispositions soient discutées au sein du conseil de la défense national. Parmi les questions de divergence également, le statut du président Mohamed Morsi après l'adoption de la nouvelle constitution. Les partis opposés aux Frères musulmans et certains partis libéraux demandent de nouvelles élections globales dans le cadre de la nouvelle constitution qui englobent toutes les institutions de l'Etat y compris la présidentielle. Les alliés des Frères musulmans proposent, quant à eux, un texte transitoire qui permet au président d'achever son mandat. Les Frères musulmans s'activent à élaborer la nouvelle Constitution dans les prochaines semaines en essayant de retarder l'examen par le tribunal administratif prévu le 30 juillet de la dissolution de l'Assemblée constituante. Le nom du nouveau Premier ministre égyptien sera connu mercredi ou jeudi parallèlement à l'annonce de la formation du nouveau gouvernement, ont indiqué des sources proches du président égyptien, Mohamed Morsi. Le président égyptien s'était engagé à ne pas nommer de Premier ministre parmi les Frères musulmans au moment où d'autres sources bien informées précisent que le retard enregistré dans l'annonce de la formation du nouveau gouvernement était dû à des différends entres plusieurs forces politiques autour des candidats à ce poste. L'Egypte a relâché des détenus inculpés par la justice militaire. Mohamed Morsi avait décrété jeudi une amnistie pour 572 personnes inculpées par la justice militaire. Il avait aussi ordonné la création d'une commission chargée d'examiner les cas de civils jugés par les militaires. La libération des détenus intervient pendant un jour férié qui marque le coup d'Etat militaire de 1952 contre la monarchie.