Ministère et Cnapest se rejettent la responsabilité et affichent des chiffres en totale contradiction. L'ultimatum lancé par le gouvernement incitant les enseignants grévistes à se rendre à leurs postes de travail sous peine de sanctions n'a visiblement pas influé sur cette corporation qui est restée fidèle au mot d'ordre de grève décrété par les deux syndicats. En tout cas, à en croire les propos de M.Méziane Mériane, SG du Cnapest, le taux de suivi du débrayage a légèrement reculé. Il a atteint, hier, à la mi-journée les 90 % sur l'ensemble du territoire national. «Il y a quelques wilayas telles que El Tarf et Relizane qui ont opté pour la reprise. Les autres régions ont poursuivi normalement leur grève», relève notre interlocuteur, en indiquant que la menace que compte exercer le gouvernement sur cette corporation n'a pas abouti aux résultats escomptés par la tutelle. «Les menaces n'ont pas fait reculer le mouvement», se réjouit-il. Cela dit, ce qui a sidéré le porte-parole du Cnapest, c'est le fait de voir taxé le syndicat qu'il représente de saboteur de dialogue alors que, selon lui, «on a toujours été pour un dialogue franc». Seulement, insiste-t-il, «il (le ministère de l'Education Ndlr) nous a écartés de la table des négociations dès le début de la crise et il a choisi des partenaires qui n'ont aucun lien avec ce mouvement». La dernière information qui a été avancée par notre interlocuteur concerne une rencontre qui devait se tenir hier après-midi entre le ministre et le Cnapest. «Un médiateur, en l'occurrence le wali de Jijel nous a appris par téléphone que le ministre souhaitait une rencontre, il nous a même pris rendez-vous pour hier après-midi», confirme-t-il. A l'heure où nous mettons sous presse, la «fameuse» rencontre n'a toujours pas eu lieu. Selon Mériane «le ministre était occupé avec une délégation française, ce qui a induit le report de cette rencontre». Chose qui nous a été démentie par la tutelle qui estime que cette information est dénuée de tout fondement. «C'est de la pure intox», a soutenu un responsable de ce département ministériel. Ce n'est pas tout, le taux de suivi avancé par les syndicats grévistes ne correspond pas à celui de la tutelle. Il est en totale contradiction. Ainsi, la version officielle indique qu'il y a eu une reprise des cours progressive dans plusieurs établissements du pays, atteignant des «taux de 100 % dans certaines wilayas». «Les enseignants grévistes commencent à répondre favorablement à l'appel du gouvernement les enjoignant de reprendre les cours à partir de ce samedi», indique une source ministérielle. Le taux de reprise des cours a atteint «un taux de 100 % dans les wilayas de Laghouat, Oum El Bouaghi, Sidi Bel Abbès, El Bayadh, Bordj-Bou-Arreridj, El Tarf et Ghardaïa», alors que dans d'autres wilayas les cours «ont repris progressivement», ajoute-t-on de même source. Dans la capitale, «les lycées de Bordj El Bahri, Bab Ezzouar, El Achour, Douéra et deux ou trois à Alger-Centre» ont repris également les cours, selon le ministère. Dans son intervention à la Chaîne 3, le chef de cabinet du ministre de l'Education nationale, M.Boubakeur Khaldi, a confirmé ces informations tout en écartant le spectre de l'année blanche. Convaincu, toutefois, que la reprise se généralisera à tous les lycées du pays, M.Khaldi réitère la détermination de son ministre à appliquer les instructions et les décisions prises par le gouvernement à l'encontre des enseignants qui n'auront pas repris les cours ce samedi.