Certains estiment que l'appel du Chef du gouvernement n'aura aucun écho. L'appel du Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, au dialogue «pour la prise en charge des incidences de la crise et la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur» n'a pas suscité de réactions chaudes au sein de différentes formations. Pour le porte-parole du FFS, M. Tabbou, l'appel de M.Ouyahia «est un non-événement qui ne fera en définitive qu'aider à faire émerger au sein de cette structure, complètement finissante sur le terrain, voire inexistante, un mouvement médiatique qui n'a aucune emprise sur le terrain. Le Chef du gouvernement tente d'émerger ces délégués qui ne sont en réalité que des détenteurs d'un ordre de mission pour exécuter sa feuille de route». A travers ces délégués, «Ouyahia veut calciner politiquement la Kabylie», poursuit le porte-parole du parti d'Aït Ahmed qui estime que «cet énième appel est un appât destiné à accoucher de faux représentants de la population pour leurs besoins électoraux». Pour M.Touati, président du Front national algérien (FNA), rien n'est encore joué. «Cet appel au dialogue concerne en réalité tout le peuple algérien. Les archs revendiquent l'amélioration des conditions de vie de tous les Algériens, mais est-ce ce gouvernement qui donnera des garanties pour faire régner la sécurité en Algérie? Ce n'est pas sûr», affirme-t-il. Le parti Islah voit ce troisième appel du premier responsable de l'Exécutif d'un bon oeil. Cependant, «ce qui paraît louche dans cette histoire, dira M.Djamel Abdessalem, membre du MRN, c'est l'absence de transparence de ce dialogue. J'aimerais comprendre si les APC et APW seront définitivement dissoutes et si c'est le cas, est-ce que cette dissolution aura lieu à l'échelle nationale ou régionale. Dans tous les cas de figure, nous sommes pour le dialogue parce que la région de Kabylie est en otage», a-t-il enchaîné. Pour sa part, le parti de Louisa Hanoune n'a pas annoncé la couleur pour son approbation ou non quant à l'appel de Ouyahia. Implicitement, M.Tazibt, membre du parti, estime que «la question à laquelle nous devons répondre n'est pas relative à la négociation ou non avec le mouvement des archs, nous avons décidé lors de l'assemblée que c'est un mouvement politique. Il parle du fondement de la deuxième République, changement des institutions, fiscalité locale... Or, aujourd'hui, le problème est national, il concerne tout le peuple algérien. Le mouvement a un projet de société qu'il veut imposer, nous ne le partageons pas», conclut notre interlocuteur.