L'Etat islamique en Irak (ISI), branche d'Al Qaîda dans le pays, a revendiqué hier sur un site jihadiste l'assaut contre une prison de Tikrit (nord) qui a permis l'évasion de dizaines de ses membres, auxquels le réseau avait au préalable transféré des armes. En amont de l'opération, l'ISI dit avoir fait parvenir, sans préciser par quels moyens, «des armes équipées de silencieux, des grenades et des ceintures explosives aux détenus» membres du réseau extrémiste. Le 27 septembre au soir, «une voiture piégée a explosé devant la porte principale» et les détenus, aidés de complices venus de l'extérieur, ont réussi à s'échapper de leurs cellules, à s'emparer des armes des gardiens, à les tuer, pour finalement «prendre le contrôle de la prison», explique l'ISI dans un communiqué publié sur le site Honein. Au cours de l'assaut, les insurgés assurent avoir brûlé «les archives de la prison et détruit des documents concernant les prisonniers et des personnes recherchées». L'opération a permis l'évasion de «dizaines de combattants», indique l'ISI. A l'issue de l'assaut, les autorités irakiennes avaient rapporté l'évasion de 102 prisonniers, dont 47 membres de l'ISI. De même source, 23 fugitifs avaient été arrêtés et quatre autres tués dans les heures qui avaient suivi l'opération. Les responsables de la province de Salaheddine, où se trouve Tikrit, avaient mis l'incident sur le compte de la faiblesse et de la corruption qui gangrènent, selon eux, la police locale. S'il a beaucoup perdu en influence depuis les années d'intenses violences interconfessionnelles de 2006-2007, l'ISI continue de mener régulièrement de spectaculaires attentats faisant de nombreuses victimes, à l'instar de la vague d'attaques qui a fait au moins 33 morts le 30 septembre. En juillet, le réseau avait annoncé le «lancement d'un nouveau projet, baptisé +Abattre les murs+», avec pour priorité de «libérer les prisonniers musulmans où qu'ils se trouvent, puis de traquer et éliminer les juges, les procureurs et ceux qui les protègent».