Encore un qui s'en est allé sur la pointe des pieds. Ainsi, la liste des journalistes qui ont tiré leur révérence ne cesse de s'élargir avec le décès mercredi de Bahiddine Ferradi. Bahiddine a marqué de son sceau une période charnière de la presse algérienne qu'il a rejointe aux tout premiers jours de l'indépendance. C'est naturellement au journal El Moudjahid, puis à l'hebdomadaire Algérie Actualité qu'il accomplira l'essentiel de sa carrière journalistique. En fait, Bahiddine a été singulièrement secrétaire général de rédaction, un poste pivot dans un journal puisque c'est le secrétaire de rédaction - on disait maquettiste à l'époque - qui organise et ordonne les texte, les photos et la présentations du journal. Il faut savoir qu'à la naissance de la presse algérienne au lendemain de l'Indépendance il n'y avait pas de technicien de presse de métier, et nombreux sont les secrétaires de rédaction qui se sont formés sur le tas. La présentation d'un journal, sa lisibilité et sa visibilité tiennent beaucoup au doigté et au savoir-faire du secrétaire de rédaction. Et Bahiddine Ferradi était un maquettiste hors pair qui contribua largement à la confection d'El Moudjahid et Algérie Actualité. Notons que Bahiddine Ferradi, s'il ne créa pas lui-même de journaux, participa en revanche à la «fameuse aventure intellectuelle» en prenant part à la fondation de plusieurs journaux indépendants. Mais la véritable passion de Bahiddine Ferradi a été la culture dans toutes ses dimensions et le théâtre en particulier. Au milieu des années 1960 et les années 1970, Bahiddine Ferrad a été attaché de presse du Théâtre national algérien (TNA) dirigé par le défunt et grand dramaturge, Mustapha Kateb. Bahiddine a été dans tous les coups de cette période florissante du théâtre algérien qui draina à Alger les plus grands dramaturges arabes et européens. Bahiddine Ferradi est décédé mercredi à l'hôpital de Ain Naâdja à la suite d'une longue maladie. Il avait 68 ans. Il a été enterré jeudi au cimetière d'El Kettar de La Casbah.