Sarajevo est la première étape de la tournée de Mme Clinton dans les Balkans, après celle d'octobre 2010, destinée à pousser ces pays du sud-est de l'Europe à leur intégration euro-atlantique. La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton et celle de l'UE, Catherine Ashton devaient exhorter hier les dirigeants de Bosnie à surmonter les divisions interethniques, avant de pousser Serbie et Kosovo à reprendre le dialogue en échange d'un rapprochement avec l'UE et l'Otan. Sarajevo est la première étape de la tournée de Mme Clinton dans les Balkans, après celle d'octobre 2010, destinée à pousser ces pays du sud-est de l'Europe à leur intégration euro-atlantique. La secrétaire d'Etat, arrivée lundi soir en provenance d'Alger, retrouve Mme Ashton à Sarajevo. Elles devaient rencontrer en milieu de journée les membres de la présidence tripartite de Bosnie et les représentants de la communauté internationale dans ce pays déchiré entre 1992 et 1995 par une guerre intercommunautaire. En Bosnie, en proie à d'incessantes querelles entre les dirigeants des principales communautés - serbe, croate, musulmane -, Mmes Clinton et Ashton insisteront sur le respect sans faille de l'accord de paix de Dayton (1995), a prévenu le département d'Etat américain. Cet accord avait mis fin à la guerre, mais a entériné la division du pays en deux entités, l'une serbe et l'autre croato-musulmane, unies par de faibles institutions centrales. Les Serbes refusent tout renforcement de l'Etat central, pourtant souhaité par les musulmans et la communauté internationale, et agitent la possibilité de proclamer leur indépendance. «Nous sommes déçus que les dirigeants de Bosnie aient privilégié leurs programmes ethniques personnels ou partisans par rapport aux intérêts du pays», a souligné un diplomate américain. L'analyste politique bosnien, Milos Solaya, estime toutefois qu'il s'agit d'une «visite de routine». Selon lui, cette visite signifie que «la communauté internationale veut préserver la Bosnie dans ses frontières actuelles, qu'elle souhaite préserver la paix dans la région et qu'elle entend mettre en place un mécanisme pour le rapprochement de l'UE», a-t-il ajouté. Mmes Clinton et Ashton se rendaient dans l'après-midi à Belgrade pour y rencontrer le président serbe Tomislav Nikolic et son Premier ministre Ivica Dacic et les encourager à reprendre le dialogue avec le Kosovo. La Serbie refuse toujours de reconnaître l'indépendance unilatéralement proclamée par Pristina en 2008. Entamé en mars 2011 sous l'égide de l'UE, le dialogue a été suspendu avant les élections serbes de mai remportées par les nationalistes. Les Premiers ministres serbe et kosovar, M. Dacic et Hashim Thaçi, viennent toutefois de se voir à Bruxelles avec Mme Ashton. L'UE et Washington somment Belgrade de reprendre langue avec Pristina afin de poursuivre le rapprochement euro-atlantique et d'obtenir une date, peut-être en décembre, pour commencer à négocier l'adhésion de la Serbie à l'UE. Les Serbes disent ne pas s'opposer à ce dialogue, mais rappellent que le Kosovo reste pour eux une province méridionale à l'indépendance inacceptable. La proclamation de l'indépendance par la majorité kosovare albanaise en février 2008 a été la conséquence ultime du conflit (1998-99) qui a opposé la guérilla indépendantiste aux forces de Belgrade, chassées du Kosovo par des frappes de l'Otan au printemps 1999. Bill Clinton était alors président des Etats-Unis.