Gérard Longuet, ancien ministre de la Défense Le pas positif de François Hollande, acte fondateur d'une nouvelle page dans les relations algéro-françaises, ne saurait être sabordé par des propos assassins de délinquants politiques de la trempe de Longuet. Bras d'honneur... bras de déshonneur. Le geste de l'ex-ministre français de la Défense, Gérard Longuet, dans la soirée de mardi dernier, sur la chaîne parlementaire française (LCP) est loin d'être innocent. Pour au moins trois raisons. Primo: il intervient le jour même où le peuple algérien commémore le 58e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération. Secundo: il émane de l'ex-premier locataire d'un département qui symbolise une armée, héritière de l' «ancêtre» coloniale. Enfin, il vise à «torpiller» la visite en Algérie, prévue au début du mois prochain, du président François Hollande. Toute une symbolique qui, loin d'incarner la position de tous les Français et/ou de la famille politique de Longuet, à savoir l'UMP, porte tout de même atteinte à la mémoire des martyrs et à la dignité du peuple algérien. D'autant plus que c'est au lendemain de la reconnaissance par Hollande des massacres commis le 17 Octobre 1961, que Longuet sort l' «artillerie lourde», dévoilant ses desseins fachos. Même si cela ne pourrait diminuer en rien le retentissement international de la glorieuse guerre de Libération, il reste que, connaissant l'allié déclaré des Le Pen, cette sortie ne surprend pas les Algériens. Le pas positif de François Hollande, acte fondateur d'une nouvelle page dans les relations algero-françaises, ne saurait être sabordé par des propos assassins de délinquants politiques de la trempe de Longuet. Habitué à toutes sortes d' «écarts», à commencer par sa mise en examen, alors qu'il était ministre sous Edouard Balladur -ce qui l'avait d'ailleurs contraint à démissionner en octobre 1994- l'ex-ministre français de la Défense est un «récidiviste» de longue date. Et là, il n'a pas manqué de trouver avocat à sa «cause». En effet, reproduisant le geste obscène de son acolyte devant les caméras de la chaîne LCI, le député d'extrême droite Gilbert Collard- pour ne pas dire autre chose. a apporté son soutien au sieur Longuet. Un soutien qui n'est pas une surprise quand on se souvient du lapsus de l'ex-ministre de la Défense: «Nous, au front national» et surtout en accordant une interview à l'hebdomadaire Minute interprétée comme une main tendue au FN, juste avant le second tour. Son geste n'est d'ailleurs pas le premier du genre. Le 20 octobre, à la fin d'un discours, Christian Estrosi, député-maire de Nice, qui s'exprimait devant des anciens combattants et des harkis de sa ville, a lancé: «Vive l'Algérie française!». Autant de déclarations qui cachent mal l'esprit revanchard de la droite française, exprimé de surcroît par un has been en manque de notoriété. «Ce geste indigne et outrageant est la marque de fabrique de ce nostalgique de l'Algérie française, mal dégrossi et fascisant. En tant qu'Algériens, fiers et indépendants, nous ne pouvons que le braver et l'accabler de notre mépris. Il ne mérite pas plus. Laissons-le donc, dans son milieu naturel: le caniveau des voyous de la République», déclare une source autorisée du ministère des Affaires étrangères. Autrement dit: tirons la chasse...