On s'en souvient, le «coup de tête» donné par Zineddine Zidane à un autre joueur avait soulevé le tollé en France, dénonçant le geste, rappelant, quand le personnage est dénigré, que «Zizou est d'origine algérienne». «Zizou le Français» avaient crié, pourtant, les mêmes auteurs du «rappel» quand Zineddine Zidane avait participé en grande partie à la victoire de l'équipe française de football à la Coupe du monde. Ceux de la droite française qui avaient dénoncé Zizou ont, pour beaucoup parmi eux, applaudi le «bras d'honneur» du dernier ministre de la Défense sous la présidence de Sarkozy fait en direct à la télé. Une droite maladroite et un Gérard au bras Longuet. Le geste honteux du ministre sarkozyste, de l'UMP (parti de Nicolas Sarkozy), après avoir quitté le Front National de Jean Marie Le Pen, ne prouve pas seulement un manque de doigté. Il illustre le fait que les nostalgiques de l'Algérie française empêchant la repentance de la France quant à 132 ans de colonisation et autant d'années de massacres ont une manière plutôt particulière de tendre le bras au peuple algérien coupable de fêter le cinquantenaire de son indépendance et le 58e anniversaire du déclenchement de sa guerre de Libération. Le geste de Gérard Longuet prouve, si besoin est, que la droite française et les partisans de l'Algérie française sont dépourvus d'arguments «justifiant» le refus de la repentance. Au point de choquer les téléspectateurs qui suivaient l'ex-ministre français de la Défense sur l'émission politique «Preuves par 3» Public Sénat dont Gérard Longuet était l'invité. Le geste est avant tout un manque de respect aux téléspectateurs et un discrédit à la classe politique française avant d'être offensant pour l'Algérie. On s'en souvient encore, le «coup de tête» de Zineddine Zidane avait été dénoncé par certains en France parce que, selon eux, «le geste choque les enfants également». Le geste de Gérard Longuet est-il, lui, éducatif ? Pas de repentance pour le bras d'honneur non plus Zineddine Zidane avait, rappelle-t-on, présenté des excuses au public français pour le «coup de tête» pour lequel il a été critiqué. L'ex-ministre français de la Défense, lui, a assumé le bras d'honneur qu'il a fait en réponse à une demande faite par un ministre algérien concernant la repentance française pour la colonisation du pays et les crimes qui y ont été commis. «Gérard Longuet confirme son hostilité à une telle repentance», a déclaré l'ex-ministre français, également sénateur de l'UMP, dans un communiqué rendu public avant-hier après la fin de l'émission. Dans son communiqué, Gérard Longuet, selon lequel le bras d'honneur dont il a été l'auteur est «un geste de mauvaise humeur typiquement populaire», ajoute que la repentance «c'est un sujet sensible pour moi». Le dernier ministre de la Défense sous la présidence de Sarkozy refuse donc la repentance jusqu'au bout. Pas de repentance pour la colonisation de l'Algérie et les crimes qui y ont été commis, et pas de repentance pour le bras d'honneur. En Algérie où l'on continue de mourir dans l'explosion de mines antipersonnel datant de l'époque coloniale, le bras d'honneur de Gérard Longuet reste une affaire franco-française, et renseigne quant à la détermination de Gérard Longuet et ses amis sarkozystes de rejeter l'idée même de repentance quand les victimes de la colonisation sont des Algériens.