Selon l'expert, 42% des moyens financiers de l'Etat circulent dans le circuit informel. 15% seulement des ressources souterraines sont exploités. Lors d'une conférence tenue, hier au forum El Moudjahid sur la gouvernance des communes, l'expert en économie, M'barek Serraï, a affirmé que «48% des moyens industriels dont dispose le pays ne sont pas utilisés». Le conférencier représente l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) au sein de la Commission de la relance de l'industrie du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements. Il a dénoncé, dans ce cadre, la marginalisation et la mise à l'écart des compétences nationales qui «gênent le régime» et qui font le bonheur des autres pays. A décortiquer les propos de M.Serraï, on déduit que le régime a peur des compétences et encourage la médiocrité. L'orateur a ajouté que seulement 15% des ressources souterraines sont exploitées. Plus grave encore, M.Serraï a souligné que 42% des moyens financiers de l'Etat circulent dans le circuit informel. Ces chiffres inquiétants ont été lancés entre parenthèses par le conférencier invité à parler de la gestion des APC, à la veille des élections locales du 29 novembre prochain. Pour améliorer la gouvernance des communes, M.Serraï a proposé d'en professionnaliser la gestion en faisant en sorte que l'assemblée soit constituée de spécialistes dans tous les domaines d'activités (agriculture, sociologues, politologues, économistes, spécialistes de l'industrie...). Au préalable, il fallait, aux partis politiques qui participent aux élections, présenter des candidats compétents et instruits. Une fois élus, «les représentants des citoyens doivent être orientés aux postes dans lesquels ils sont spécialisés», a-t-il dit. Le conférencier a plaidé pour mettre un terme à l'élection des personnes selon leur affiliation clanique et le sectarisme et d'opter pour les candidats compétents. M.Serraï a appelé, en outre, à l'élargissement des prérogatives des élus locaux pour jouer pleinement leur rôle dans la gestion de leurs communes. «Les représentants de l'administration, walis et chefs de daïra, n'aiment pas les élus forts et ils leurs créent des problèmes pour les éloigner», a-t-il indiqué, conviant ces représentants de l'administration à laisser les élus travailler. L'orateur a dénoncé également le déséquilibre de développement entre les régions, plaidant pour une justice sociale, économique et financière. M.Serraï n'a pas manqué d'appeler les partis politiques participant aux élections d'arrêter les insultes et de proposer des solutions aux problèmes des citoyens. «Qui n'a pas de proposition doit se taire», a-t-il dit.