L'envoyé spécial de l'Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental a tenu à souligner que ceux qui misent sur le statu quo commettent une «grave erreur de calcul». A bon entendeur, salut! Terminé le processus de négociations informelles qui après neuf rounds ont prouvé leur inefficacité. Christopher Ross ne compte réunir Sahraouis et Marocains autour d'une même table qu'après avoir mené préalablement de larges consultations à l'échelle internationale et régionale. «Nous avons eu neuf de ces sessions, depuis août 2009, sans résultat. Nous entamerons une période de diplomatie itinérante avec les parties concernées et les pays voisins», a fait constater. Qu'y aura-t-il dans son agenda? Des consultations avec «les parties prenantes internationales-clés» à la question sahraouie, des «navettes diplomatiques» à travers les pays de la région dont le Sahara occidental, a-t-il annoncé... Une démarche «favorablement» accueillie par le Front Polisario et le Maroc, les pays voisins ainsi que les membres du Conseil de sécurité, a assuré M.Ross. Quel message compte-t-il transmettre? Il s'agit de rechercher «une solution juste, durable et mutuellement acceptable au conflit, qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Les ingrédients d'une explosion au Sahara occidental sont réunis. Le représentant personnel du SG de L'ONU a qualifié, pour qui veut l'entendre, la situation qui y règne de «très préoccupante». Christopher Ross, qui s'est adressé à la presse le 29 novembre à l'issue de la présentation de son compte-rendu au Conseil de sécurité, a ajouté qu'elle doit «rester dans le radar de la communauté internationale». Après avoir informé le Conseil de sécurité des derniers développements qu'a connus le Sahara occidental, conformément à la résolution 2044 (adoptée au mois d'avril 2012), le diplomate américain qui vient d'achever une tournée dans la région qui l'a conduit ensuite en Europe (du 27 octobre au 15 novembre 2012) compte donc reprendre son bâton de pèlerin, pour tenter de désamorcer la bombe. «S'il perdure, ce conflit pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités qui seraient tragiques pour les peuples de la région», a-t-il prévenu. Le dialogue doit prévaloir. «La question du Sahara occidental, qui dure depuis bien trop longtemps, doit être résolue et elle peut être résolue s'il y a une volonté de s'engager dans un véritable dialogue», a estimé le représentant personnel de Ban Ki-moon qui a lancé un appel à l'ensemble de la communauté internationale pour mettre un terme à ce conflit qui prive, depuis 37 ans, le peuple sahraoui de décider de son destin. «Je demande aux membres du Conseil de sécurité et à l'ensemble de la communauté internationale de s'y joindre pour encourager les deux parties au conflit à entamer des négociations sérieuses afin de parvenir à une solution honorable qui mette fin à cette situation», a déclaré l'envoyé spécial des Nations unies. Rappelons que la résolution adoptée par la 4e Commission de l'ONU chargée des questions de décolonisation, qui avait réaffirmé «le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental» en octobre 2012 doit être votée ce mois-ci (décembre) par l'Assemblée générale de l'ONU. La paix au Sahara occidental doit passer inévitablement par un référendum qui doit permettre à son peuple de décider librement de son avenir. Ce qui met Mohammed VI face à ses responsabilités. Le souverain marocain a, en effet, juré de ne pas «céder un pouce du Sahara». Acceptera-t-il de donner la parole au peuple sahraoui? C'est l'objectif que s'est assigné Christopher Ross...