La réalisatrice Hala Lotf, Prix du meilleur film au FOFA L'Île de l'Algérien Amin Sidi Boumedienne a nettement mérité son Prix du meilleur court métrage. Le rideau est tombé samedi dernier sur la sixième édition du Festival d'Oran du film arabe en arborant un palmarès potable dirions-nous. Le Prix du public pour le meilleur documentaire, nouvellement instauré cette année, est revenu au documentaire tunisien Préhistoire de Hamdi Ben Ahmed. Dans la section court métrage, le jury présidé par le cinéaste et producteur Mounès Khemar a attribué le Prix spécial du jury au film marocain La Main gauche de Fadil Chouika et le grand Prix amplement mérité à L'Ile de Amin Sidi Boumedienne. Présent à cette cérémonie, le producteur (Thala Film) Yacine Bouaziz a déclaré: «J'espère que ce prix sera un symbole pour que les jeunes jouent leur rôle dans la construction des pays arabes et l'Algérie et surtout dans le domaine de la culture. Il faut que les différentes générations travaillent ensemble à la construction des pays arabes. Je souhaite que la jeune génération puisse voir plus de liberté, de moyens et d'écoute qu'il faut.» Dans la catégorie compétition des longs métrages, le jury, présidé par Hadj Meliani qui dira avec humour «mon mandat s'arrête dans cinq minutes», a fait savoir que tout le monde était d'accord lors de la délibération. Pas de difficultés rencontrées donc. Avant de décerner les prix, le comédien Abdenour Chelouche lira une liste de recommandations signée par le jury, comprenant notamment, la nécessité de lancer le Prix de la ville d'Oran par la mise en place d'une aide financière à ce festival par cette ville, l'encouragement de la coproduction, l'obligation du festival à adhérer aux normes cinématographiques et artistiques internationales, l'obligation de la traduction des films arabes, la limitation au langage cinématographie en évitant les discours politiques lors de la soirée d'ouverture et de clôture notamment: des recommandations judicieuses, reste à savoir si elles seront appliquées à la lettre l'an prochain. Aussi, le Prix de la meilleure interprétation féminine est revenu à l'actrice Sawsan Badr dans le film Shawk de Khaled El Haggar, tandis que celui de la meilleure interprétation masculine est revenu au jeune comédien Hicham Rostom, dans le film marocain La Cinquième corde de Salma Bargach. Le Prix du meilleur scénario a été décerné au film tunisien Le Professeur de Ahmed Ben Mahmoud, tandis que le Prix de la mise en scène a récompensé le film algérien Yema de Djamila Sahraoui. Un Prix spécial du jury a été attribué au long métrage palestinien Lema Shouftek de Anne-Marie Jacir. Enfin, le Lion d'or du meilleur film a été attribué au film égyptien Khourouj Li Nahar. Recevant son prix, la réalisatrice tout sourire, Hala Lotfi dédicacera sa récompense au peuple égyptien en ayant une pensée particulière à Alexandrie secouée cette semaine par une série de violences, à la veille du dernier round du référendum. La réalisatrice évoquera aussi le courage des femmes syriennes tout en souhaitant que «la révolution vaincra». C'est ainsi que s'achève cette édition 2012 avec une caractéristique pas très reluisante qui nous aura marqués tout au long de la semaine (du 15 au 22 décembre), à savoir les défaillances tant sur le plan de l'information, de la gestion technique des projections, que de la programmation des films de cette année qui n'a pas été vraiment au top. Aussi, c'est par un concert de l'Orchestre symphonique d'Alger que s'est ouverte cette cérémonie de clôture nettement plus digeste et efficace que celle de l'ouverture. Le public a véritablement apprécié le passage de cet orchestre accompagné d'une chorale qui revisiteront quelques titres phare de BO de films arabes dont le fameux El Rissala de Msutpaha El Akad, le feuilleton télé Raâfat EL Hagan, La Bataille d'Alger de Gilo Pantecorvo ou encore des chansons patriotiques nationales. Suivra après, pour meubler l'ambiance, le temps de réarranger la scène, un jeune comique qui se targuera avec humour d'être un grand comédien. Hélas, il ne se fera pas prier, au bout de quelques minutes, pour quitter la scène car son sketch fut tout bonnement interrompu par les images d'un reportage projetées au-dessus de lui, sur le grand écran. Le son de ce reportage recouvrira littéralement la voix de ce jeune homme. Celui-ci aura compris le message et s'éclipsera non sans jeter des fleurs sur ce festival. Ce dernier rappelons-le, avait cette année comme président d'honneur, Ahmed Bejaoui. Parmi les intervenants dans ce reportage, ce dernier déclare: «Il est le temps de céder la place aux jeunes cinéastes et artistes...» Drôle de manière de le faire donc. Autre impair enregistré lors de cette cérémonie de clôture, la diffusion d'un extrait du film Wadja de la première réalisatrice saoudienne Haifa El Mansour. Un film inscrit dans le catalogue mais vu nulle part dans les salles, encore moins dans le plannig de projection. Une drôle de mascarade. Enfin on n'omettra pas de signaler les deux hommages rendus au cours de cette soirée à l'actrice égyptienne Nadia Lotfi et à l'homme de la télé algérienne Mustapha Ben Herat.