L'acte criminel - non revendiqué - a suscité une vive émotion et des réactions de soutien du gouvernement.- Dans la nuit de samedi à dimanche, une forte déflagration a retenti vers 4h30 dans l'avenue Camus à Nantes (Loire-Atlantique), détruisant la voiture d'Aïssa Dermouche, préfet issu de l'immigration nommé mercredi dernier dans le Jura. La charge explosive devait être conséquente, puisque l'explosion a été entendue dans les quartiers lointains. Les pompiers qui ont éteint un début d'incendie du véhicule, ont constaté les dommages causés à un immeuble situé de l'autre côté de la rue. Cette action qui a «toutes les apparences d'un acte criminel», selon les services de la préfecture, n'a pas fait de victimes. Aïssa Dermouche, 57 ans, se trouvait à son domicile au moment de l'explosion. Le préfet qui a déclaré aux enquêteurs ne pas se connaître d'ennemis, va désormais apprendre à vivre, ainsi que sa famille, avec la présence d'une protection policière renforcée. Par ailleurs, la préfecture de Loire-Atlantique estime que la «la situation présente toutes les apparences d'une explosion par dépôt d'une charge explosive» déposée dans la voiture de M.Dermouche. Le véhicule, sérieusement endommagé par la déflagration, était garé dans une avenue non loin de son domicile de Nantes. L'action porte, cependant, la signature d'un acte élaboré. Ce que confirme le procureur de Nantes, Jean-Marie Huet, qui s'interroge sur la reconnaissance du véhicule du préfet «qui n'était pourtant pas garé en face de son domicile». «Cela suppose que les auteurs de l'attentat ont procédé à des repérages», a-t-il expliqué. Mais le procureur se dit intrigué par l'absence de tout message hostile au préfet depuis sa nomination. «Aucune piste n'est privilégiée», a-t-il conclu. Dès l'annonce de l'attentat, les hautes autorités de l'Etat ont exprimé leur indignation et témoigné leur solidarité au nouveau préfet d'origine algérienne. Le chef de l'Etat a demandé «que les auteurs de cet acte très grave soient poursuivis et punis avec la plus grande fermeté». Selon l'Elysée, Jacques Chirac a «appris avec indignation l'explosion d'origine criminelle de la voiture de M.Aïssa Dermouche». Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin a, lui, téléphoné à M.Dermouche pour l'assurer de son soutien. L'entourage du Premier ministre s'est dit «impressionné par la maîtrise dont a fait preuve le préfet, une réaction digne d'un haut fonctionnaire». De son côté, le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy a pris son téléphone pour témoigner au haut fonctionnaire de l'Etat son «indignation» et l'assurer de son soutien. Le ministre s'est engagé à mettre tous les moyens en oeuvre pour identifier les coupables «afin que cet acte criminel soit sanctionné comme il se doit». Le nouveau préfet, nommé pour son mérite, va prendre ses fonctions dans les tout prochains jours à Lons-le-Saunier, chef-lieu du département du Jura, à la frontière Suisse. De notre Bureau à Paris