Elle lance un appel pour une charte commune. Louisa Hanoune, la porte-parole du Parti des travailleurs entre en lice dans la course à la présidentielle. La décision a été prise hier à l'issue de la réunion du conseil national tenu ce week-end. «Le conseil a approuvé à l'unanimité cette candidature» a déclaré M.Djoudi, avant de céder la parole à la candidate du parti. Dans son intervention Mme Louisa Hanoun, qui n'avait cessé de déclarer que ce scrutin «ne constitue guère une priorité pour le parti», et que «l'heure est à l'assainissement de la situation politique et sociale du pays», a tenté de justifier ce revirement. «L'engrenage est en marche et à travers cette participation, nous voulons sauver l'Algérie des dangers réels la menaçant», précise-t-elle. L'occasion de confirmer la position du parti au sein d'une société qui ne croit plus à la pratique politique. Paradoxalement, le PT s'est dit convaincu qu'en l'absence de paix sociale, le prochain scrutin ne pourra pas traduire la volonté du peuple en toute souveraineté. Abordant la politique de privatisation et les tentatives visant à brader les secteurs névralgiques de l'économie nationale au profit des multinationales sous le couvert de la mondialisation et dépourvue apparemment d'arguments politiques, la candidate a longuement insisté sur «la sauvegarde de l'unité de la nation.» Par ailleurs, Louisa Hanoune dément les informations publiées par certains titres faisant état des avantages qu'auraient bénéficié au parti dans sa campagne de collecte de signatures. «Nous avons collecté près de 92.600 signatures à travers les 48 wilayas grâce aux efforts déployés par nos militants» et d'ajouter: «Contrairement à certains, le PT a refusé de faire dans le business ou de céder aux entraves administratives qui ont accompagné cette opération.» Sur un autre chapitre, la porte-parole du PT a précisé que chacun a le droit d'avoir l'ambition de gouverner l'Algérie, «à condition que cela se fasse dans le respect et la sauvegarde de la souveraineté nationale.» De son côté, insiste-t-elle, le Parti des travailleurs ne prendra pas part à cette échéance pour barrer la route à qui que ce soit. «Nous n'avons pas aussi comme objectif de régler des comptes», assure-t-elle. Se démarquant du groupe des 10, elle n'a pas manqué de mettre en garde contre toute tentative visant à internationaliser la crise algérienne, faisant allusion au mémorandum adressé aux instances internationales. «Il y a ceux qui veulent gouverner avec la bénédiction des Occidentaux. Dans notre parti, nous dénonçons ces pratiques.» Aussi, Louisa Hanoune préconise-t-elle une démarche nationale consensuelle: «Ne pourrions nous pas nous engager ensemble à travers une charte commune qui garantirait la libre-expression, le respect de la légalité et la souveraineté du peuple» s'interroge-t-elle. Enfin, après l'entrée en lice de Louisa Hanoune, réputée très proche de la centrale syndicale, l'on est en mesure de s'interroger sur quel candidat s'alignera l'organisation de Sidi Said, forte d' un «mandat de quatre millions de travailleurs».