«Quiconque s'amuse encore une fois à frauder devra en assumer les conséquences.» Un avertissement clair, net et précis à l'adresse de la Commission nationale de surveillance du scrutin du 8 avril prochain et par ricochet à l'administration de Ouyahia et de Zerhouni accusés d'être les maîtres de la fraude. Cette mise au point de Saïd Sadi a été faite, hier, lors de sa tournée de proximité qui l'a mené de Ben Aknoun à Cherchell où il a animé un meeting en passant par Dély Ibrahim, Chéraga, Aïn Benian, Staouéli, Zeralda, Bou-Ismail et Hadjout. Au cours de cette tournée, le Dr Saïd Sadi n'a cessé de réitérer son appel à un vote massif le jour du scrutin. Cependant, il a tenu à inviter ses militants à rester vigilants lors de l'opération finale et à travailler en étroite collaboration avec les représentants des candidats Ali Benflis et Abdallah Djaballah. «Aujourd'hui avec la nouvelle loi, nous pouvons, grâce aux PV, disposer des vrais résultats le jour même du vote. Mais il dépend de vous pour que le clan présidentiel ne fraude pas encore une fois sachant qu'il est devenu maître en la matière», a souligné Saïd Sadi à chaque escale. A chaque prise de contact avec les citoyens, il a tenu à rendre un grand hommage à la jeunesse, avant de fustiger les médias lourds: la «télévision nationale a occulté notre travail de proximité durant toutes ces années». Interrogé sur ses impressions concernant ce début de campagne, «ma première satisfaction réside dans le fait que les revendications des jeunes n'ont plus l'agressivité des années 1990. Il y a une évolution dans le comportement de la jeunesse nationale et ses revendications sont légitimes», a répondu le candidat à El Mouradia. Une destination qu'il veut atteindre pour opérer le changement attendu par une population avide de démocratie. «L'Etat ne se résume pas à l'élection seulement», a-t-il déclaré à Hadjout où il a déposé une gerbe de fleurs au niveau de la place du 1er-Novembre à la mémoire des martyrs de la Révolution. Dans son intervention lors du meeting qu'il a animé à la salle des fêtes de Cherchell, Saïd Sadi n'a pas mâché ses mots pour «vitrioler» la gestion de l'actuel locataire d'El Mouradia. Usant parfois d'un verbe acéré, Sadi a littéralement enflammé la salle, trop exiguë pour contenir toute la foule venue le soutenir. «Le pouvoir actuel a failli en dépit de circonstances favorables, uniques, depuis l'indépendance du pays», dira-t-il. En outre, Sadi a reproché à l'administration d'être à la solde de Bouteflika. Selon l'orateur, «une bande de voyous pilotée par une voiture des forces de l'ordre s'attelle à déchirer nos affiches». Le pire a été évité de justesse quand une bande a tenté de provoquer le cortège de Saïd Sadi alors qu'il saluait la représentation d'Ali Benflis à Ouled Fayet. «Un projet démocratique qu'on doit transposer dans les institutions nationales pour permettre aux citoyens de revendiquer leurs droits», clarifie Saïd Sadi, «car si on perd la bataille du 8 avril, nos enfants ne nous le pardonneront jamais», a conclu le candidat à la magistrature suprême. Pour la journée d'aujourd'hui, le candidat Saïd Sadi devra se rendre successivement à Tébessa, Khenchela et Batna.