Intégrer les groupements géopolitiques tout en préservant les principes de la politique étrangère de l'Algérie, constitue une équation délicate pour les six candidats. Dans ce contexte, Benflis indique que «l'appareil diplomatique national sera redéployé en tenant compte des grandes évolutions de la scène internationale, d'une part et des zones d'établissement de notre communauté nationale à l'étranger, d'autre part». Toujours dans cette perspective, l'ex-chef de gouvernement envisage la mise en place des missions spécialisées économiques et commerciales auprès des principaux pays et ensembles économiques régionaux, partenaires de l'Algérie. Bouteflika, lui, prépare une bataille tous azimuts pour consolider la place et les intérêts de l'Algérie sur la scène internationale. A cet effet, le président sortant souligne que l'Algérie demeurera un partenaire actif dans la coopération et la solidarité internationales pour la lutte contre le terrorisme. Abordant le chapitre régional, le prétendant à El Mouradia s'est montré déterminé à poursuivre la construction de l'UMA qui «doit bénéficier d'un environnement de sérénité grâce au règlement du conflit du Sahara Occidental, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies». En outre, Bouteflika maintient, également, son engagement pour l'édification de l'unité arabe et pour la consécration des droits de la nation arabe à une paix définitive passant par «le règlement du conflit du Moyen-Orient et notamment par la consécration du droit du peuple palestinien à vivre dans son propre Etat indépendant». Par ailleurs, le candidat considère l'Afrique comme un champ privilégié pour la promotion du bon voisinage, à la construction de l'Union Africaine et à la concrétisation du Nepad. S'agissant de l'outre-mer, Bouteflika promet que «la coopération avec l'Europe connaîtra un saut qualitatif important avec l'entrée en vigueur de l'Accord d'association». Cela dit, le président sortant n'a pas affiché un engagement clair sur la guerre en Irak. Djaballah, quant à lui, recommande de privilégier la coopération bilatérale avec les pays du Maghreb en facilitant les échanges économiques. Il est question, également, de trouver «une issue réaliste et définitive au conflit saharien en respectant la légitimité internationale». D'autre part, le chef du MRN juge stratégique de mettre l'Afrique à l'abri de la course pour l'armement et les déchets nucléaires. Pour ce qui est de l'espace arabe, le candidat islamiste s'engage à soutenir les peuples palestinien et irakien pour recouvrer leurs droits légitimes. Dans ce sillage, Djaballah plaide pour dynamiser la Ligue arabe en vue de se mettre au diapason des regroupements régionaux modernes. Pour l'espace international, le leader d'El-Islah conseille «une interaction positive avec l'UE et les pays de l'Est asiatique». Par ailleurs, le candidat suggère de mettre les ONG en dehors de la mainmise des gouvernements. Hanoune, elle, dénonce «la militarisation effrayante de la planète au détriment du progrès économique et social». Affichant carrément sa position, la dame de fer algérienne estime que «la mondialisation, c'est, en effet, la destruction pure et simple des nations». D'autre part, la candidate du PT met en garde contre les dangers d'embrasement généralisé au Moyen-Orient en relation avec les tragédies palestinienne et irakienne. Rebaïne, lui, n'a pas jugé utile d'aborder ce volet dans son programme électoral. Quant à Sadi, «la construction politique de l'espace nord-africain est une exigence de l'Histoire qui détermine la survie des Etats qui le composent». En outre, le candidat juge nécessaire d'intégrer le voisinage nord-méditerranéen comme un espace d'accomplissement démocratique. En clair, Sadi recommande une diplomatie sereine, sage et réfléchie pour placer l'Algérie «parmi les nations adultes, responsables et respectées».