Mohamed Iguerbouchen a collaboré et composé pour d'illustres musiciens algériens L'homme a laissé plus de 600 oeuvres artistiques éparpillées à travers le monde. Il est né un certain 13 novembre 1907. Il y a exactement 106 ans, naissait dans l'Azeffoun enchanté, un compositeur hors pair. De Ath Ouchen à la Casbah, de Londres à Vienne et de l'Italie au reste de l'Europe, il étudiera les plus grands compositeurs de la musique classique. Iguerbouchen fréquentera la Royal Acadèmy of Music de Londres avec le professeur Livingson ou en Autriche avec le professeur Grunfield qui est un maître incontesté du romantisme musical. Quand Iguerbouchen interpréta sa rhapsodie concertante à Bragenz. le public était ébloui. Ses magnifiques rhapsodies mauresques ne laissaient pas indifférents les mélomanes. Nanti de plusieurs diplômes, il est, entre autres 1er prix d'harmonie qu'il étudia avec Robert Fishof. Premier également en composition. Mohamed Iguerbouchen abordera la création musicale avec une aisance déconcertante, affirme Mouloud Ounnoughène Il écrira d'innombrables partitions musicales, notamment pour des films tels que celle de Pépé le Moko de Duvivier avec Jean Gabin. Iguerbouchen a réalisé les musiques de beaucoup d'autres films et documentaires tels que Aziza, Casbah, Terre idéale, Ecole foraine, Doigt de lumière et la liste est longue, très longue. De sonates aux rhapsodies, de quatuor aux symphonies, Iguerbouchen écrira Kabylia, une symphonie pour grand orchestre. Il composera également Saraswati et Nuit à Grenade, deux poèmes symphoniques d'une grande valeur artistique. Le Dr Ounnoughène, neurochirurgien et chercheur en musique, nous apprendra, par ailleurs, que ces symphonies de grandes valeurs ont beaucoup inspiré ses contemporains. Mohamed Iguerbouchen a collaboré et composé pour d'illustres musiciens algériens comme Salim Halleli, Farid Ali, Cheikh Nourredine, Mohamed Abid, Mohamed El Kamel, Rachid Ksentini et beaucoup d'autres. Pour ce chercheur en musique et auteur du livre Influences de la musique sur le comportement humain, Iguerbouchen est l'un des pères de la musique algérienne contemporaine. Il a su réaliser un syncrétisme avec les différentes traditions musicales de son époque, à savoir le jazz, le mambo, la rumba et le chachacha qu'il a fusionné avec les chants du terroir algérien. Il rentre en Algérie en 1956, laissant derrière lui des amis comme Albert Camus, Emmanuel Roblès, Charles Trenet, Vincent Scotto, Taos Amrouche, Edith Piaf et animera par la suite plus de 70 émissions sur les musiques du monde aux Elak (Emissions en langue arabe et kabyle) de Radio Alger. Novateur toujours et toujours, Iguerbouchen composera aussi Fantaisie Algérienne ainsi qu'un quatuor pour flûte, luth, qanun et derbouka et met enfin en partitions des chants populaires du monde entier. Comme c'est traditionnel en Algérie, l'oubli a fait que ce compositeur de renommée mondiale, mort en 1966 des suites de complications de son diabète eut des funérailles inversement proportionnelles à sa célébrité. Il a laissé plus de 600 oeuvres éparpillées dans le monde, notamment en France, en Autriche, en Grande-Bretagne et en... Algérie.