Même si aucune candidature n'a été officiellement déclarée, les comités de soutien prennent forme à Béjaïa comme s'il s'agissait d'une course contre la montre. C'est la charrue avant les boeufs. C'est à qui se déclarera le premier en faveur des grosses cylindrées, dont la rumeur fait part de leur candidature à travers des déclarations de formations politiques toutes aussi importantes. Alors que le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, ne s'est même pas prononcé sur le sujet le comité de soutien à son programme s'invite dans ce débat. Dans une déclaration qui nous a été transmise hier, la représentation de la coordination nationale de soutien au programme du président de la République se prononce pour une quatrième mandature avec pour justification, des arguments datant de 2004 à savoir «la poursuite de la concrétisation de grands projets, de la stratégie de réhabilitation de la sécurité des institutions de l'Etat», croyant fermement en votre «qualité de l'homme de la situation», en mesure «de porter l'Algérie au rang des nations les plus développées». Un réveil conjoncturel qui n'a de valeur que d'illustrer l'opportunisme des initiateurs auxquels l'opinion locale est habituée ces dernières années. Ce sont les mêmes personnes qui se réveillent comme par enchantement pour encore une fois tenter de peser sur la société. C'est de bonne guerre! Si on considère l'autre initiative de soutien au potentiel candidat Ali Benflis. Bien que ce dernier ne se soit pas officiellement déclaré en tant que tel, un comité de soutien vient d'être mis en place à Béjaïa. C'était samedi dernier. 21 membres représentant près de deux dizaines de comités de daïras ont été installés. Ce sont en fait d'anciens soutiens, soit ceux de l'élection présidentielle de 2009, qui renaissent à l'occasion du prochain scrutin présidentiel. Des représentants de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), d'anciens animateurs des archs, bref, de nombreuses personnes se qualifiant d'industriels, d'universitaires se sont associées, dans une démarche similaire à celle de 2004 pour appeler Ali Benflis à se porter candidat à la prochaine élection présidentielle d'avril 2014 car estimant, comme les soutiens à la candidature du président sortant qu' «il est l'homme de la situation». Convaincus qu'Ali Benflis «ne fera pas de la figuration», comme a insisté un membre rencontré hier, les personnes engagées promettent de s'impliquer fortement dans toutes les démarches nécessaires que la candidature de Benflis exige. Déjà deux comités de soutien pour deux candidatures non déclarées. C'est loin d'être étonnant! Et lorsque les choses se seront un peu plus éclaircies, on assistera à une perfusion de soutiens, qui se déclareront même s'ils n'ont aucun ancrage populaire.