Le parti du président nigérian Goodluck Jonathan est arrivé en deuxième position dans une récente élection régionale ayant valeur de test en vue de la présidentielle de 2015, a rapporté la commission électorale dimanche. Le Parti démocratique populaire (PDP) de M.Jonathan a obtenu 97.700 voix lors de l'élection d'un nouveau gouverneur de l'Etat de l'Anambra (sud-est),qui s'est terminée samedi. Le gouvernorat est resté entre les mains de la Grande Alliance des progressistes (AGPA), qui a remporté 180.178 votes. Le principal parti d'opposition, le Congrès des progressistes (APC), est arrivé en troisième position avec 95.963 voix. Ces résultats ont été publiés sur le site Internet de la Commission électorale indépendante du Nigeria (INEC). L'élection dans l'Anambra était considérée comme un test pour le président Jonathan en vue de la présidentielle et des législatives qui sont programmées dans 18 mois au Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique. Le président devrait être candidat à sa propre succession, bien qu'il ne l'ait pas encore annoncé. Mais son parti est confronté à des divisions sans précédent, des factions étant opposées à sa réélection. Elles réclament qu'il cède la place à un candidat musulman originaire du Nord, respectant la règle non écrite de l'alternance des candidats entre un natif du Nord majoritairement musulman, et un originaire du Sud à dominante chrétienne. M.Jonathan est chrétien et vient de l'Etat de Bayelsa (sud). Cinq gouverneurs du PDP ont rejoint les opposants de l'APC mardi. Ils avaient auparavant formé un groupe dissident s'opposant à la réélection du président Jonathan. L'APC aimerait de son côté remporter la présidentielle pour la première fois depuis la fin des dictatures militaires en 1999. Après l'élection régionale dans l'Anambra le 16 novembre, le PDP, l'APC et le Parti travailliste avaient réclamé l'annulation de l'ensemble des résultats et un nouveau scrutin en raison des irrégularités constatées (retards, disparition d'urnes, de documents électoraux). L'INEC n'avait pas annulé l'ensemble du scrutin mais organisé une «élection supplémentaire» le 30 novembre dans certaines circonscriptions touchées par les irrégularités. La police avait imposé des restrictions au déplacement des habitants considérées par certains comme des mesures de harcèlement et d'intimidation. La participation électorale globale a été faible, atteignant à peine 26,3%.